Jean-Luc Mélenchon, sénateur de l'Essonne et secrétaire national du Parti de Gauche, affirme dans les colonnes de Marianne 2 que Manuel Valls est à l'origine de l'élimination politique de Julien Dray, qu'il a pourtant défendu il y a quelques jours dans la presse:
Aujourd'hui l'homme fort du département est Manuel Valls qui tient les commandes essentielles. Le président du conseil général est son vassal et le premier secrétaire son employé. Rien ne se fait sans son avis. Je connais. J'ai tenu le rôle. C'est donc lui l'auteur de l'élimination de Dray [...], il faut lire ce que dit Manuel Valls et les larmes qu'il jette sur le sort de Dray comme un record d'hypocrisie.
Manuel Valls avait soutenu mercredi 25 novembre Julien Dray, se déclarant opposé à la décision des responsables socialistes du département de l'Essonne de conditionner la candidature du député de l'Essonne au classement sans suite du dossier ouvert par le parquet de Paris à propos de mouvements de fonds suspects sur ses comptes bancaires:
«Je crois à la présomption d'innocence et donc Julien Dray aurait dû être le candidat tête de liste dans l'Essonne, avait déclaré Manuel Valls, député maire d'Evry, dans l'Essonne, sur Europe 1. Il est conseiller régional sortant, il a fait un formidable boulot à la région. Il se défend et il attend maintenant une décision de justice», a-t-il ajouté.
Samedi 28 novembre, Julien Dray a confirmé sur son blog qu'il maintenait sa candidature malgré la décisoin du PS:
Peut-être vous demandez-vous, pour commencer : mais pourquoi s'accroche-t-il tant à ce mandat de conseiller régional ? La soupe est-elle donc si bonne ? La Région, ce n'est pas du plaisir, c'est surtout beaucoup de travail. Ma candidature n'est ni une question personnelle, ni une question d'avantages matériels, mais une question de principe. Tout comme mon affaire, et le cortège de dérapages qui l'ont entourée ces 11 derniers mois, ne concernent pas que Julien Dray, mais des valeurs fondamentales de la République. C'est pour ces principes et ces valeurs, qui ont été foulés aux pieds des mois durant, que je maintiens ma candidature : la présomption d'innocence, le refus du lynchage médiatique comme loi (de la jungle), la préservation de la vie privée.
L'enquête préliminaire impliquant Julien Dray porte sur des mouvements de fonds suspects entre 2006 et 2008 en sa faveur, pour un montant de 351.027 euros. Ils pourraient provenir d'associations dont le député est proche, notamment les Parrains de SOS Racisme et la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl).
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Image de Une: Parvin ♣( Internet Problem ), Flickr, CC