À New York, de nombreuses épiceries du coin, souvent ouvertes 24 heures sur 24, sont tenues par des Yéménites, et le jeudi 2 février, plus de mille d'entre elles ont fermé leurs portes en signe de résistance contre la politique migratroire du président Donald Trump.
En effet, un ordre exécutif signé par le président a suspendu les visas pour les ressortissants de sept pays à majorité musulmane, dont le Yémen, qui est actuellement en pleine guerre civile. Pour manifester contre ce décret, les propriétaires d'épiceries, appelées bodegas, ont fermé boutique et se sont rassemblés à la mairie de Brooklyn, avec de nombreux drapeaux américains et des pancartes anti-Trump.
Avant d'aller manifester, de nombreux propriétaires avaient affiché des messages sur les portes de leurs commerces, comme celui-ci:
«Fermé. Ma famille est détenue à JFK» (l'aéroport de New York).
Here is an image from #BodegaStrike. #NoBanNoWall pic.twitter.com/9bvdRlJjIO
— Jesse Hamilton (@SenatorHamilton) February 2, 2017
En effet, certains Yéménites de New York sont directement affectés par le décret de Trump: l'un d'eux raconte au site Think Progress que sa femme et ses enfants avaient commencé une procédure pour le rejoindre aux États-Unis, mais que le processus a été abruptement suspendu suite au décret présidentiel.
Plusieurs politiciens locaux, y compris le président de l'arrondissement de Brooklyn, Eric Adams, ont fait des discours de soutien et les manifestants ont tous prié ensemble devant la mairie.
We are high over Brooklyn watching a crowd of Yemenis pray during the NY #BodegaStrike. Watch live on Facebook: https://t.co/R7cL9JbiKb pic.twitter.com/z2n3Gy1jHd
— CNN (@CNN) February 2, 2017
Un communiqué diffusé par les organisateurs de la manifestation expliquait que «cette grève des épiceries est une façon de montrer le rôle vital que jouent ces épiciers et leurs familles dans le tissu social et l'économie de New York.»
À la manifestation, l'un d'entre eux expliquait qu'il travaillait douze heures par jour sept jours sur sept, plus que Donald Trump:
"We're hardworking people—I work harder than Trump."
— Fusion (@Fusion) February 3, 2017
This #BodegaStrike protester is telling it like it is: pic.twitter.com/HGdSFwahcC
À Brooklyn, certains Yéménites vivent dans les mêmes quartiers que la communauté juive ultra-orthodoxe, et certains ont tenu à montrer leur solidarité inter-religieuse:
«En tant que juif hassidique, j'ai ressenti l'importance de passer à mon épicerie locale pour apporter mon soutien à #MesVoisinsYéménites Sami et Mohammed. #BodegaStrike».
As a hasidic jew I felt the importance to stop by at my local bodega to show support 4 #MyYemeniNeighbor Sami & Mohammad. #BodegaStrike pic.twitter.com/HNMAA98j0X
— David Schwartz (@DavidSchwartz48) February 3, 2017
Le samedi 28 janvier, les chauffeurs de taxi new-yorkais, dont beaucoup sont originaires de pays musulmans, avaient également fait grève à l'aéroport de JFK, où des musulmans étaient détenus suite au décret de Trump.