Quatre groupes de presse américains, fortement touchés par la baisse des recettes publicitaires et la crise profonde de ce secteur aux Etats-Unis, se préparent à s'associer pour lancer une plateforme commune sur internet pour vendre ensemble leurs magazines, rapportent plusieurs journaux américains. Il s'agira en quelque sorte d'un iTunes pour les magazines.
L'annonce de la création de ce kiosque numérique pourrait être faite début décembre, indiquait cette semaine le quotidien New York Times, citant des sources «informées du projet».
Les quatre groupes de presse - Time Inc. (qui publie le quotidien New York Times, et les magazines People, Time, Fortune...), Conde Nast (The New Yorker, Vogue, Vanity Fair...), Hearst (qui publie l'édition américaine de Marie-Claire) et Meredith (Parents) - seront partenaires à parts égales de cette plateforme, qui fournira des éditions en ligne ou à imprimer des magazines.
Le projet vise également à développer des formats de lecture pour les téléphones multi-fonctions ou les livres électroniques. Il ne s'agit pas uniquement de centraliser et de faciliter la vente de magazines papier et PDF. La structure offrirait des contenus adaptés à de multiples supports numériques, des smart phones aux livres électroniques jusqu'aux tablet PC d'Apple et Microsoft.
Le New York Observer a indiqué qu'un responsable de Time, John Squires, serait nommé dans un premier temps à la tête de la nouvelle entité. Ce kiosque «fournira un point de contact unique avec le consommateur», indiquait l'Observer, citant une source non identifiée.Time fait partie de ceux qui expérimentent le plus. En 2009, il a lancé MagHound.com, un site qui permet de modifier à tout moment ses abonnements. Plus audacieux, Time a testé pendant 10 semaines le concept du «mag sur mesure» avec Mine. L'abonné choisissait les catégories l'intéressant parmi cinq titres, et Time lui envoyait une version papier (ou PDF) customisée.
L'ensemble de la presse écrite américaine est aux prises avec une chute des recettes publicitaires, une diminution constante de la diffusion et la fuite des lecteurs vers des sites d'information en ligne gratuits.
Si la presse américaine redouble de projets pour monétiser ses contenus sur Internet, les éditeurs français restent encore en marge. Pourtant, selon une récente étude du Boston Consulting Group, 54% des français seraient prêts à dépenser 3 euros par mois pour s'informer sur Internet.
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Image de Une: Edition spéciale de Time magazine sur Michael Jackson Reuters