La cour d'appel de Rennes a accédé vendredi 27 novembre à la demande des familles des cinq victimes du naufrage du chalutier breton, en ordonnant la poursuite de l'instruction.
Le 15 janvier 2004, au sud-ouest de l'Angleterre, le chalutier breton Bugaled-Breizh fait naufrage en quelques minutes. Les cinq marins qui étaient à bord meurent; le lendemain, la préfecture maritime de Brest révèle qu'un exercice militaire international se déroulait dans la zone.
Depuis les familles des victimes s'évertuent à découvrir ce qui s'est passé: le navire a-t-il été entraîné par l'un des sous-marins de l'Otan qui effectuaient des manœuvres ce jour-là, et qui se serait pris dans les câbles du chalutier? Les familles se raprochent de la vérité, puisqu'ils ont obtenu que la cour d'appel de Rennes ordonne un complément d'enquête; elle a confié cette mission à l'ancien sous-marinier, l'expert Dominique Salles, déjà impliqué dans le dossier.
L'un des obstacles majeurs était le secret défense qui entourait la position des sous-marins. Mais le 11 novembre dernier, le ministre de la Défense Hervé Morin avait promis de «mettre tout sur la table» et assurait «qu'aucun sous-marin français» n'était impliqué. Seulement une partie des dossiers a pourtant été déclassifiée.
20minutes.fr souligne qu'à partir de maintenant, l’expert Dominique Salles va travailler sur l’affaire afin de «déterminer s'il s'est produit le 15 janvier 2004 un événement particulier, ou plus généralement s'il existait ce jour-là des raisons objectives justifiant la présence, sur la zone du Bugaled Breizh, d'un ou plusieurs sous-marins nucléaires appartenant à l'un ou l'autre des pays détenant ce type de bâtiment», selon la cour d'appel.
«Si l’expert répond non, le dossier est mort. En revanche, s’il répond oui (et je pense que c’est ce qu’il fera), alors il y aura matière à poursuivre l’enquête» explique Christian Bergot, l'avocat des familles des victimes.
Sans attendre la décision rendue ce vendredi, Michel Kermarrec, avocat de l'armateur du Bugaled Breizh, avait déposé le 12 novembre une demande d'investigations complémentaires auprès de la même magistrate, rappelle Le Point. Il réclame l'audition de la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie, du ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin, du chef d'état-major de la marine et du préfet maritime de Brest, en poste à l'époque des faits. Il a aussi déposé plainte auprès du TGI de Quimper contre un plongeur des gardes-côte britanniques après la disparition d'un radeau de survie, «volontairement coulé» peu après le naufrage du chalutier.
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Image de Une: Bugaled-Breizh, CC, wikimedia