La France qui vend des bateaux de guerre à la Russie, un an après la guerre en Géorgie dont Paris avait négocié le cessez-le-feu (août 2008): c'est du plus mauvais effet explique Isabelle Lasserre dans Le Figaro.
Le porte-hélicoptères Mistral peut transporter une quinzaine d'hélicoptères, treize chars Leclerc ou un petit millier d'hommes: une force d'attaque très convoitée par beaucoup, et dont les Russes comptent bien se doter (et même en acquérir cinq). Les négociations par lesquelles ils y parviendront sont entrées jeudi 26 novembre dans leur plase finale; les Français ont fait une offre et attendent une réponse.
Entre Paris et Moscou, le long de la mer noir, les pays qui n'entretiennent pas des relations parfaites avec la Russie «craignent que la Russie utilise les navires de guerre français dans la Baltique et dans la mer Noire pour contrecarrer l'extension de l'Otan à l'Est et faire reculer l'influence occidentale dans son ancienne arrière-cour» explique Lasserre.
Les Géorgiens, qui se sentent toujours menacés par le nouvel impérialisme russe, réclament l'annulation du projet. Pour se dédouaner, la France souligne que le navire ne sera pas armé à sa livraison. La nécessité de fournir du travail aux chantiers navals de Saint-Nazaire aurait pesé lourd dans la décision et fini par vaincre les réticences initiales de l'Élysée.
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Image de une: porte-avion soviétique à Minsk, Flickr, CC