À 32 ans, Munira Ahmed a vu son visage recouvrir des milliers de pancartes dans les rues de Washington et à travers le monde, le 21 janvier dernier, à l’occasion de la marche des femmes. Le Guardian consacre un article à cette jeune femme, originaire du Queens, devenue égérie de la contestation anti-Trump.
Vous l’avez peut-être déjà vue: pour la photo prise par Ridwan Adhami en 2006 –à l'occasion du cinquième anniversaire de commémoration du 11-Septembre–, Munira Ahmed posait les cheveux recouvert d’un hijab aux couleurs du drapeau états-unien à quelques pas du Ground Zero. Shepard Fairey, l’artiste qui s’était déjà occupé de la célèbre image «Hope» de Barack Obama, a fait le reste pour le projet artistique «We The People».
«C’est un honneur pour tout ce que cette image représente. Elle est anti-rien: elle représente l’inclusion. Cette image dit: “Je suis aussi Américaine que vous l’êtes”. Je suis Américaine et musulmane et très fière de ces deux versants de mon identité», déclare Munira Ahmed au Guardian.
«Le portrait de Shepard Fairey et la photo de Ridwan Adhami posent la même question: qu’est-ce que cela implique d’être musulman et américain quand les États-Unis se sont engagés dans de nombreux conflits dans les pays musulmans?», analyse le Guardian.
«Notre but était de faire une déclaration forte. Donc nous avons pris cette photo près du Ground Zero pour l’accentuer: “Nous sommes là, nous sommes musulmans, nous sommes new-yorkais et nous sommes à notre place”», raconte Ridwan Adhami.
D’autant plus que l’on peut voir, en fond de cette photo, un immeuble dont Donald Trump est propriétaire, ajoute le Guardian.
Et Shepard Fairey d’ajouter:
«Cette image du hijab aux couleurs du drapeau américain est très forte parce qu’elle rappelle aux gens que la liberté de culte est un principe fondateur des États-Unis et que le pays a longtemps accueilli ceux qui ont subi la persécution religieuse dans leur pays d’origine.»