Un million de votants à 17H– sur 70% des bureaux de vote. C'est moins que la droite ne faisait à la mi-journée en novembre, au premier tour de sa primaire: 1,1 million de votants rien qu'à midi, pour plus de 10.000 bureaux.
C'est aussi un chiffre à faire regretter la primaire de 2011, quand les organisateurs avaient communiqué le chiffre de 744.000 votants à midi (une heure plus tôt que cette année) sur les deux tiers des 9.425 bureaux ouverts à l'époque. C'est presque une moitié de moins qui s'est déplacée ce dimanche 22 janvier. La participation s'annonce très inférieure, quoi qu’il en soit, à la participation enregistrée au 1er tour de la primaire socialiste de 2011: 2,7 millions de personnes.
Or la participation, c'était l'un des enjeux majeurs de cette primaire. «La mobilisation et la participation sont absolument essentielles. En dessous de 1,5 million de participants, le candidat qui sortira élu aura peu de dynamique, peu de légitimité», expliquait la journaliste Nathalie Saint-Cricq quelques jours avant le vote.
Mais les premiers chiffres de taux de participation soulignent ce que Jérémy Collado écrivait sur Slate en décembre: «Le problème de la primaire de gauche, c'est que tout le monde s'en fiche»:
C'est cruel mais en politique, on s'intéresse surtout aux vainqueurs. À ceux qui peuvent gagner. Or, après cinq ans de socialisme, dans une sorte de prophétie auto-réalisatrice, peu de gens estiment que la gauche peut remporter le scrutin de 2017. Le débat ne se passe plus de ce côté-là de l'échiquier. Ou bien il a lieu en dehors de cette primaire. Les véritables clivages à gauche sont entre Emmanuel Macron, héritier d'un social-libéralisme qui fond comme neige au soleil en Europe, et le populisme néo-gaullien de Jean-Luc Mélenchon, qui fait la course en tête à gauche et bénéficie désormais d'un appui logistique essentiel grâce au Parti communiste.
Le 18 janvier, quatre jours avant le vote, un sondage BVA prévoyait 1,9 à 2,6 millions d’électeurs potentiels. Dans un éditorial du Monde on pouvait lire le 20 janvier: «Depuis le temps que les mauvais esprits, y compris socialistes, annoncent la mort du PS, ils vont peut-être finir par avoir raison.»