Si Donald Trump a remporté l'élection présidentielle américaine, il a cependant été largement distancé dans le vote populaire. Celui qui va devenir président le 20 janvier prochain espérait donc probablement gagner quelques points entre son élection, le 8 novembre dernier, et son inauguration. Un peu plus de deux mois après son élection, tout ceci semble ne pas s’arranger, au point où, selon un dernier sondage, plus d’Américains désapprouvent (51%) la façon dont il gère la transition avec l’administration Obama que d’Américains l’approuvent (44%). Même en considérant la marge d'erreur de quatre points, Donald Trump n'atteindrait pas aujourd'hui les 50% d'opinions favorables
«Et cela ne va pas en s’améliorant, souligne Gallup, l’institut de sondage américain qui s’est chargé de cette étude, puisque ses 48% d’approbation en décembre constituaient déjà le taux le plus faible d’approbation pour une transition présidentielle jamais mesuré par Gallup, et lancé avec la transition de Bill Clinton en 1992-1993.»
Il y a donc peu de présidents avec qui comparer Trump, mais ce petit échantillon est néanmoins révélateur. Depuis 1992, aucun président-élu n’était passé sous la barre des 50%. Pourtant certains n'avaient pas atteint ces fameux 50% lors de l'élection. En 1992, Bill Clinton n'avait recueilli que 43% des voix, devant le président sortant, George Bush (37%), et le candidat indépendant Ross Perott (19%). Huit ans plus tard, après un recompte qui avait duré des semaines, George W. Bush avait finalement été élu, sans cependant remporter le vote populaire, comme Donald Trump (47,9% contre 48,4% des voix par Al Gore).
Pourtant, tous deux avaient ensuite réussi à rassembler une large partie du pays (68% pour Bill Clinton, et 61% pour George W. Bush) —sans parler de Barack Obama— comme le montre ce graphique de Quartz.

Le site américain note par ailleurs, que comme dans le cas d'Obama, il n'y a quasiment aucun Américain qui affirme ne pas avoir d'avis sur le futur président.
«C'est peut-être le résultat d'internet et des réseaux sociaux, qui rendent l'accès à l'information plus facile, et a permis à plus de gens de partager leur avis et à choisir un camp. Ou c'est peut-être juste un signe qui montre à quel point ils étaient tous deux polarisants. Mais c'est frappant quand on pense que près de la moitié des électeurs américains ne sont pas allés voter le 8 novembre, alors qu'ils ont visiblement un avis sur la question.»
Pour autant, CNBC voit une potentielle légère éclaircie pour Donald Trump s'il réussit à prononcer «un discours unifiant, vendredi 20 janvier, lors de son inauguration, et convaincre les Américains qu'il a un plan clair pour déclencher une croissance économique et apaiser les peurs de ceux qui l'imaginent en tête-brûlée susceptible, capable de se déchaîner à la moindre critique. Mais plusieurs manifestations prévues lors de ce week-end inaugural pourraient diminuer ces efforts, et galvaniser son opposition».