Les enjeux qui entourent la rencontre décisive entre l'Egypte et l'Algérie de ce mercredi soir vont au delà de la simple validation d'un billet pour la prochaine Coupe du monde. Plus que du football, ce match prend tous les contours d'une rivalité diplomatique entre deux nations majeures du monde arabe.
Pour Pascal Boniface, directeur de l'Institut de recherches internationales et stratégiques (IRIS), interrogé par l'Equipe, l'opposition entre les deux équipes «illustre la rivalité entre deux visions du nationalisme arabe». Pour l'analyste, «d'un côté, l'Egypte se considère depuis Nasser comme le phare du monde arabe et voit l'Algérie comme un second. De l'autre, l'Algérie se vit en nouveau porte-drapeau tiers-mondiste depuis le rapprochement égyptien avec les Etats-Unis dans les années 70».
L'enjeu du match est de taille donc: le vainqueur de ce soir «sera le seul ambassadeur arabe» en juin prochain lors de la Coupe du monde.
Le caillassage du bus de l'équipe algérienne au Caire la semaine dernière serait donc l'expression de cette rivalité. Cet épisode et les affrontements entre supporters des deux camps aux abords du stade cairote samedi dernier laisseront «des traces en raison du poids des opinions publiques dans les relations entre les deux pays», conclut Pascal Boniface.
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Image de une: des supporters algériens et égyptiens le 17 novembre 2009, à Khartoum. REUTERS/Amr Dalsh