Pendant cinq ans, des chercheurs de l'University of California à San Francisco ont suivi 956 femmes américaines qui voulaient avorter, et selon leur étude publiée dans le journal JAMA Psychiatry, seules celles qui avaient fait leur demande trop tard pour avorter ont été affectées négativement psychologiquement.
Les entretiens ont débuté une semaine après la demande d'avortement et les chercheurs ont posé des questions pour évaluer le bien-être psychologique de ces femmes tous les six mois pendant cinq ans.
Ils ont trouvé que les femmes qui avaient eu des IVG n'avaient pas plus de sympômes d'anxiété et de dépression qu'avant la procédure. Ce résultat est important car dans neuf États américains, les femmes souhaitant avorter sont obligées d'avoir un entretien clinique sur les effets psychologiques négatifs de l'avortement.
Interviewé par le New York Times, l'ancien directeur de la santé reproductive au CDC explique que cette étude sera à même d'influencer des procès sur le sujet.
«Des États continueront de passer des lois qui restreignent l'accès à l'avortement, et le feront en partie en se fondant sur les effets de l'avortement sur la santé mentale. Mais les résultats de cette étude montrent que ce n'est pas vrai.»
Améliorer l'accès
Le seul groupe affecté sur le court terme était composé des femmes qui avaient voulu avorter mais avaient rencontré des difficultés. Certaines ont notamment dû se déplacer dans un autre État où elles pouvaient avorter plus tard ou n'ont finalement pas avorté. Huit jours après le refus de la procédure, elles avaient plus de symptômes d'anxiété et un taux de satisfaction personnelle plus bas. Ceci dit, après six mois, ces effets avaient tendance à s'estomper.
Selon l'étude, même les femmes ayant eu des avortements plus tardifs n'étaient pas plus affectées que celle ayant eu la procédure au premier trimestre.
«Ces résultats vont à l'encontre des lois qui restreignent l'accès à l'avortement en se fondant sur l'idée que l'avortement est nocif pour la santé mentale des femmes», écrivent les auteurs de l'article.
Pour Antonia Briggs, une des auteures, «améliorer l'accès aux services d'avortement est plus susceptible de protéger la santé mentale des femmes que le fait de restreindre l'accès à l'avortement.»