Ceci est sans doute l'histoire la plus meta que vous lirez aujourd'hui. Imaginez que quelqu'un invente un outil (en l'occurence une extension de navigateur) qui permet d'indiquer quelles sont les fausses informations sur Facebook en mettant un avertissement en rouge, et un emoji caca.
Imaginez ensuite que quelqu'un installe cette extension, avant d'oublier qu'il l'a fait, et voit apparaître cet avertissement rouge sur une fausse histoire dans son fil Facebook. Au milieu de l'immense polémique à laquelle fait face Facebook actuellement sur les fausses informations et son manque d'action, il imagine que Facebook est donc en train de s'attaquer à ce problème.
Imaginez ensuite que cette histoire soit reprise par l'un des sites les plus réputés dans le milieu, qu'elle soit partagée sur Facebook, reprise sur d'autres sites d'informations, et que l'extension initiale ne la marque pas comme une fausse information.
Erreurs en cascade
L'ironie est parfaite, mais ceci n'est pas une blague, mais bien ce qui s'est passé ce 1er décembre, raconte le Guardian. Contacté par Daniel Sieradski, le créateur de B.S. Detector, l'application en question (créée pour montrer à Facebook qu'il est possible de facilement résoudre le problème de désinformation, contrairement à ce qu'avance Mark Zuckerberg), TechCrunch, le site impliqué, a ensuite reconnu son erreur et modifié son article.
«La fonctionnalité semble être une implémentation l'extension Chrome B.S. Detector ce que certains utilisateurs ont pris pour un test de Facebook. Nous allons continuer d'enquêter, mais pour le moment, il semble que ce n'est pas une fonctionnalité de Facebook. Oui, nous saisissons l'ironie.»
Mais comme cela ne pouvait pas suffire, le Guardian précise que Facebook a ensuite décidé de bloquer le partage de l'extension sur le réseau social pour des questions de sécurité. Un choix qui a passablement énervé Daniel Sieradski.
«Ce n'est clairement pas un problème de sécurité. Il n'y aucun problème lié au comportement de l'extension. Il n'affecte pas l'intégrité des opérations de Facebook. Il insère juste un élément HTML dans la page. Ça ne fait rien de malveillant. Je pense qu'ils n'ont pas aimé l'article de TechCrunch.»
mark my words: within a few hours facebook will have unbanned https://t.co/Mf4ppZjZH7 claiming it was accidental or automated.
— daniel sieradski (@selfagency) 2 décembre 2016
Le tout avant d'assurer sur Twitter que son extension allait être débloquée dans les prochaines heures et que c'était un problème accidentel ou automatisé.
Et devinez comment Facebook a conclu l'affaire?
«Nous maintenons un ensemble de systèmes qui nous aident à détecter les comportements suspects sur notre site. Nous avons temporairement empêché les gens de partager le domaine bsdetector.tech parce que nous avons connu d'autres abus venant de sites en .tech. Nous avons corrigé cette erreur.»