Avez-vous plus de chances d'être honnête si vous possédez un smartphone Android? D'être plus extraverti et de considérer votre téléphone comme un marque statutaire essentielle si vous préférez les iPhones? Selon la première étude à corréler caractéristiques psychologiques et usage d'un type spécifique de smartphone, la réponse est oui, vu qu'il serait possible de prédire les premières du second avec un degré certain de fiabilité.
Mené par cinq chercheurs en psychologie des universités de Lancaster, de Lincoln et du Hertfordshire, au Royaume-Uni, ce travail se fonde sur un panel de propriétaires d'iPhones et de téléphones Android, une segmentation du marché aujourd'hui quasi équivalente dans la majorité des pays occidentaux. Dans le monde, 90% des smartphones vendus sont de l'un ou de l'autre type.
Comme le remarquent les scientifiques «malgré des fonctionnalités quasi similaires, le discours actuel et les campagnes marketing laissent entendre qu'il existe des différences individuelles fondamentales entre les utilisateurs de ces deux types d'appareil, ce qui n'a pourtant jamais été analysé de manière empirique».
Une version numérique de soi
C'est désormais chose faite avec leur modèle mathématique, fondé sur des questionnaires remplis par plus de 500 propriétaires de téléphones tournant soit sous l'OS d'Apple soit sous celui de Google. Il en ressort que, comparés aux propriétaires d'Android, les amateurs d'Iphones sont plus souvent des femmes, sont plus jeunes et sont beaucoup plus susceptibles d'assigner à leur appareil la valeur d'un objet statutaire –marquant leur «place» dans l’échelle sociale, qu'importe qu'elle soit acquise à crédit.
À l'inverse, les utilisateurs d'Android sont relativement plus masculins, plus âgés, ont davantage tendance à s'affranchir des règles s'ils y voient la possibilité d'un gain personnel, tout en étant globalement plus honnêtes et moins passionnés par l'argent ou le statut social.
«Il est de plus en plus manifeste que les smartphones sont considérés par leur propriétaire comme une mini version numérique d'eux-mêmes, commente Heather Shaw, co-auteure de l'étude. Et nous sommes nombreux à ne pas apprécier quand quelqu'un touche à notre appareil, car cela en révèle énormément sur nous.»
Et avec une distribution aussi marquée des caractéristiques psychologiques propres à tel ou tel type d'utilisateur, il est désormais prouvé que les smartphones sont bel et bien devenus une extension de notre identité.