Une récente étude publiée dans le Journal britannique de l'obstétrique et de la gynécologie souligne le manque d'informations des femmes quant aux risques de la labioplastie. L'opération, qui consiste à réduire la taille des lèvres, est pratiquée avant tout dans un but esthétique. Ce que l'étude pointe, c'est que les femmes qui font ce choix, qui reste une opération chirurgicale donc une opération lourde, ne sont pas informées des risques tels que la diminution des sensations lors des rapports sexuels - les lèvres étant liées au vagin. Modifier ce tissu nerveux, en réduisant sa surface, peut donc être dommageable au plaisir sexuel et ce, de façon irréversible.
Ce types d'opérations, qui consistent à améliorer l'apparence des organes génitaux, se multiplient depuis quelques années. A l'origine, c'était surtout les mannequins qui avaient recours à la labioplastie. Mais l'année dernière, en Grande-Bretagne, le nombre de labioplasties a augmenté de 70%. Les femmes qui y ont recours justifient souvent ce choix par des gênes physiques qu'elles éprouveraient en faisant du vélo ou en portant des vêtements moulants. D'après les médecins, il s'agirait avant tout d'une gêne d'ordre psychologique, la peur de ne pas paraitre normale face au partenaire sexuel. Et une recherche de la perfection physique qui désormais toucherait au plus intime.
Le docteur Creighton, co-auteur de l'étude, souligne que «la recherche doit améliorer notre compréhension des facteurs psychologiques derrière la décision de ces femmes de sacrifier des tissus à sensibilité sexuelle qui sont en jeu dans les expériences érotiques, et cela au profit d'une certaine apparence génitale qui n'était jusqu'à présent une obligation que pour certains mannequins glamour».
Selon les deux chercheurs, il est temps de s'interroger sur la recherche d'une apparence génitale à l'homogénéité prépubère, qui serait largement véhiculée par la publicité et les films pornographiques. L'étude relance plus largement la polémique sur la chirurgie esthétique se demandant si ces opérations, pratiquées pour des raisons psychologiques, aident véritablement les patients à se sentir mieux ou ne risquent pas au contraire d'accentuer leur besoin de perfection.
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Image de Une : Reuters
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