Économie

L'inversion de la courbe du chômage, en graphiques

Temps de lecture : 2 min

Le chômage a reculé en octobre pour le deuxième mois d'affilée, ce qui n'était arrivé que deux fois depuis le début du quinquennat. Et François Hollande a conditionné sa candidature à la présidentielle de 2017 à une baisse durable...

© DataYolo
© DataYolo

Inverser la courbe. Celle du chômage, pas celle des sentiments, même s’il semble avoir été plutôt efficace sur cette dernière. C’est à cette condition que François Hollande a scellé son sort. Depuis son élection, le Président n’a eu que ces mots à la bouche.

Dès le 9 septembre 2012 dans le journal de TF1, rappelle Le Figaro, il déclare solennellement: «Nous devons inverser la courbe du chômage d'ici un an.» Une volonté qu’il réitère quelques mois plus tard déclarant lors de ses voeux du Nouvel an: «Toutes nos forces seront tendues vers un seul but: inverser la courbe du chômage d'ici un an, […] coûte que coûte.»

L’année commence donc à devenir glissante.

Les demandeurs d’emploi, eux, sont de plus en plus nombreux, et malheureusement pour François Hollande, la courbe du chômage n’est pas la première qu’il parvient à inverser.

Pourtant, il s’entête. Et dès le 18 avril 2014, lors d'un déjeuner avec des dirigeants et des salariés de Michelin, il lie son éventuelle candidature à un deuxième mandat à cette satanée courbe. «Si le chômage ne recule pas d'ici à 2017, je n'ai aucune raison d'être candidat à un deuxième mandat», déclare-t-il alors. Au risque de le regretter plus tard.

Cette condition sine qua non à un deuxième mandat, il la rappelle plusieurs fois, mais on sent dans cette intervention, le 14 avril dernier sur France 2, qu’il regrette quand même un peu. «Je n'ai de ce point de vue-là qu'une seule parole. J'ai été candidat pour que nous créions les conditions pour qu'il y ait une baisse du chômage et il doit y avoir une baisse du chômage. Et s'il n'y a pas de baisse du chômage, vous savez quelles conclusions j'en tirerai.»

Face aux journalistes Antonin André et Karim Rissouli, qui ont publié au mois d’août Conversations privées avec le président, il se lâche.

«L'erreur, c'est d'avoir fixé l'échéance "avant la fin de l'année" comme point d'arrivée. (...) J'ai fait cette annonce de l'inversion de la courbe du chômage parce que je croyais encore que la croissance serait de 0,7-0,8, elle sera finalement de 0,1 ou de 0,2. Puis je répète cet engagement lors des vœux le 31 décembre 2012. J'ai eu tort! Je n'ai pas eu de bol! En même temps, j'aurais pu gagner. Mais ça n'aurait rien changé parce que les gens sont lucides, ils savent que ce n'est pas sur un mois que ça se joue.»

«Pas de bol.» La légèret de l'expression passe mal. Il n’en faut pas plus pour que ses adversaires lui tombent dessus.

Et puis enfin, alleluia. Depuis le mois dernier ça y est c’est parti, le chômage baisse. Un record. Et pourtant, François Hollande a eu chaud. Jeudi dernier, l’Insee publiait un chiffre du chômage en hausse pour le troisième trimestre, créant un doute pour ceux annoncé, ce jeudi , par pôle emploi. Car attention, ce ne sont pas tout à fait les même chiffres: tandis que Pôle emploi compte le nombre de ses inscrits, l’Insee, de son côté, se base sur des sondages et reconnaît la définition du bureau international du travail, qui ne tient pas forcément compte du fait qu’un chômeur soit inscrit ou non à Pôle emploi. Les derniers chiffres publiés se trouvaient d’ailleurs dans la marge d’erreur inhérente au sondage. Autant dire que le gouvernement a accueilli avec soulagement les chiffres Pôle emploi publiés ce jeudi: le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A a baissé de 11.700 au mois d’octobre. Soit moins 0,3 % par rapport au mois de septembre. De quoi fanfaronner du côté du gouvernement, qui a beau jeu de vanter ses réformes tandis que l’opposition dénonce un «leurre» dont la cause ne serait que le nombre de formations proposées récemment aux chômeurs, tandis que d’autres pointent carrément un échec, en comparant les chiffres à ceux de 2012. Des chiffres, donc, sujets à interprétation...

Newsletters

Le milliardaire Howard Schultz n'aime pas qu'on dise qu'il est milliardaire

Le milliardaire Howard Schultz n'aime pas qu'on dise qu'il est milliardaire

Le patron historique de Starbucks fait partie des 1.000 plus grosses fortunes mondiales.

Les faillites bancaires font grimper le cours du bitcoin

Les faillites bancaires font grimper le cours du bitcoin

Les chutes de la Silicon Valley Bank et du Credit Suisse ont généré un regain d'intérêt des marchés pour les cryptomonnaies depuis début mars.

On a découvert l’application idéale pour votre avenir financier et celui de vos enfants

On a découvert l’application idéale pour votre avenir financier et celui de vos enfants

Il est temps de faire fructifier votre argent en investissant sur d’autres produits que le livret A. Les tirelires c’est joli mais ça ne suffit pas à payer de futures dépenses comme le permis de conduire.

Podcasts Grands Formats Séries
Slate Studio