1.Campagne populiste, équipe de transition élitiste
Le milliardaire avait basé sa campagne sur le rejet de la collusion des élites de Washington et de Wall Street. Lorsqu'il a dévoilé ce jeudi 10 novembre la liste des membres de son équipe chargée de sa transition à la Maison-Blanche, nombreux se sont donc empressé de remarquer que son choix se conformait précisément à «l’establishment» qu’il tentait dénonçait.
«Le président élu Donald Trump, qui a fait campagne contre le pouvoir corrompu des intérêts spéciaux, est en train de remplir son équipe justement avec le genre de personnes dont il se plaignait qu'elles avaient trop d’influence sur Washington: les consultants et lobbyistes», constate le New York Times.
En charge de «l’indépendance énergétique» du pays, on retrouve Michael Catanzaro, un lobbyiste connu pour avoir défendu les intérêts d'entreprises de pétrole et de gaz. À la tête des sujets liés à l’agriculture et l’alimentation, Donald Trump a placé Michael Torrey dont la société de lobbying a fait fortune en essayant d’influencer la politique alimentaire au bénéfice de multinationales du secteur de l'agroalimentaire. Selon Vox, cette équipe de 16 personnes serait formé d'au moins 5 millionaires.
2.Une famille au pouvoir
Dans son équipe de transition, Donald Trump a nommé au moins quatre membres de sa famille : ses enfants Éric Trump, Donald Trump Jr., Ivanka Trump et son mari Jared Kushner.
.@Mike_Pence takes over Trump’s transition team.
— Sahil Kapur (@sahilkapur) November 11, 2016
Carson, Christie, Newt, Flynn, Giuliani, Sessions are vice chairs. pic.twitter.com/umvYyB9Xmb
Avec les Kennedy, les Bush et les Clinton, les États-Unis ont une longue histoire de dynasties politiques, mais la décision d’inclure des membres de sa famille au sein de son équipe de transition, chargée de définir plus de 4.000 postes administratifs, reste inhabituelle. D’autant plus que Donald Trump et ses proches pourraient se heurter à des conflits d’intérêt considérables.
Ils étaient nombreux à s'être posé la question pendant la campagne de comment le candidat républicain mènerait ses affaires s'il était élu. Le milliardaire avait annoncé que son empire serait alors délégué à ses enfants Eric, Donald et Ivanka. Maintenant qu'ils font partie de l'équipe de transition, le doute existe quant à la séparation entre Trump le président et Trump le businessman.
3.L'avortement comme droit constitutionnel? «Bon, on verra ce qui se passe»
Lors de sa première interview télévisée depuis son élection diffusée ce dimanche 13 novembre par la chaîne CBS, Donald Trump dit vouloir choisir un juge «pro-life» (anti-avortement) à la Cour Suprême. Cette nomination pourrait ainsi mettre en danger l’arrêt Roe v. Wade qui reconnaît l’avortement comme droit constitutionnel.
Interrogé sur une éventuelle abrogation de cette loi et son impact sur les droits reproductifs des femmes, Donald Trump semble aborder le sujet avec une certaine légèreté.
«Ouais, et bien, peut-être qu’elles devront aller –qu’elles devront aller dans un autre État», afin d’avorter, affirme Trump.
«Et cela vous paraît normal?», l’interroge la journaliste Leslie Stahl.
«Bon, on verra ce qui se passe», répond-il.
Lors de la même interview, le nouveau président des États-Unis a pourtant pris soin de rassurer les communautés LGBTQ concernant le marriage gay.
«Les cas sont passés par la Cour suprême. Ils ont été réglés. Et je suis OK avec ça», dit-il.
4.Le retour sur Twitter
Les derniers jours de l’élection présidentielle, certains médias ont rapporté que l’équipe du candidat républicain avait confisqué le compte Twitter de Donald Trump, connu pour ses crises de rage sur le réseau. Depuis son élection, le milliardaire est revenu sur la plateforme devenue son outil de communication infaillible. Lors de cette même interview avec l’émission «60 Minutes», le président Trump a pourtant dit vouloir se contrôler.
«Vous savez, je vais me comporter –avec de très bonnes manières, mas ça dépend de la situation, parfois vous devez être plus sévère», explique-t-il à son interlocutrice.
Et le candidat a déjà voulu faire une exception pour le New York Times, s’attaquant à nouveau au média pour sa couverture injuste de sa campagne et de sa personne. En douze heures, le président élu a consacré trois tweets à attaquer le quotidien américain.
Wow, the @nytimes is losing thousands of subscribers because of their very poor and highly inaccurate coverage of the "Trump phenomena"
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) November 13, 2016
The @nytimes sent a letter to their subscribers apologizing for their BAD coverage of me. I wonder if it will change - doubt it?
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) November 13, 2016
The @nytimes states today that DJT believes "more countries should acquire nuclear weapons." How dishonest are they. I never said this!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) November 13, 2016
5.Trump Tower: nouvelle résidence présidentielle?
Autre décision insolite: son choix de résidence. Le président élu dit ne pas vouloir s’installer de façon définitive à la Maison-Blanche mais partager son temps entre la résidence officielle à Washington, son penthouse à Manhattan, ses terrains de golf dans le New Jersey et son resort Mar-a-Lago en Floride.
Inside Donald Trump’s $100 million penthouse – the views will blow you away (photos) https://t.co/TffXmAzqv4 pic.twitter.com/5qqJoohHCa
— TheInfoNG.com (@TheInfoNGMedia) November 11, 2016
Selon The Hill, journal de la capitale, des sources auraient pourtant affirmé que Donald Trump avait été impressionné par la demeure du président.
6.La présidence pour un salaire de un dollar
Il l’avait promis pendant sa campagne. «La première chose que je vais faire si je suis élu président, c’est vous dire que je n’accepterai pas mon salaire, OK? Ça ne représente pas grand chose pour moi», dit-il dans l’état du New Hampshire le 17 septembre 2015.
Lors de sa première interview télévisée ce dimanche 13 novembre, le président élu Donald Trump a indiqué qu'il tiendrait sa promesse et renoncerait au salaire de 400.000 dollars par an destiné au plus haut fonctionnaire du pays.
«Je pense que je dois, selon la loi, recevoir 1 dollar, donc je vais prendre 1 dollar. Mais... je ne sais même pas à quoi ça correspond exacement.»
Selon le magazine Forbes, la fortune du mangat new-yorkais est estimée à 3,7 milliards de dollars. Si l'élu républicain tient sa promesse, il deviendra le troisième président américain à avoir refuser de salaire, après Herbert Hoover et John F. Kennedy, le président le plus riche de l'histoire du pays. Tous les deux avaient reversé leur revenu à des œuvres caritatives.