France

«On sentait que même les vivants faisaient semblant d'être morts pour ne pas attirer l'attention»

Temps de lecture : 26 min

Une histoire orale des attaques du 13 novembre 2015, telles qu'elles ont été rapportées à la commission d'enquête parlementaire.

A Baerum, Norvège, stade illuminé en hommage à la France et aux victimes, le 14 novembre 2015 après les attentats. AFP PHOTO / NTB SCANPIX / Torstein Boe
A Baerum, Norvège, stade illuminé en hommage à la France et aux victimes, le 14 novembre 2015 après les attentats. AFP PHOTO / NTB SCANPIX / Torstein Boe

Chacun d'entre nous a l'impression de connaître de manière précise et détaillée le déroulement des attentats du 13 novembre 2015, à Saint-Denis puis Paris. Mais loin des travaux journalistiques habituels, des recompositions et des grands récits, la commission d'enquête parlementaire chargée d'examiner le déroulement des attentats et la réponse des autorités policières, militaires, administratives et sanitaires a réuni un matériau extraordinaire qui a nourri le très volumineux rapport qu'elle a publié le 5 juillet dernier.

Toutes les parties prenantes, des victimes aux ministres en exercice, ont été entendus lors d'auditions en public ou à huis clos. Les témoignages sont très précis et ne font l'impasse sur aucun détail. Ce compte-rendu presque clinique permet de mieux comprendre comment –du point de vue des autorités– ont été perçus les faits, quelles ont été les réponses, comment le courage ou la folie d'un seul ont pu avoir des conséquences remarquables. Il met en valeur de manière criante les différences de perception, les visions parfois discordantes et surtout l'ampleur de l'événement. Lors d'une audition, Pierre Carli, médecin-chef du Samu de Paris, rappelle qu'une simulation d'attentat avait été organisée le matin même et ajoute «La suite, vous la connaissez»: justement, cette suite, à lire dans leur intégralité tous ces témoignages, on a parfois l'impression de la redécouvrir ou de mieux la comprendre.

Pour raconter cette soirée, nous avons choisi de mettre bout à bout ces témoignages pour former un récit en mosaïque, une histoire orale des attaques perpétrées par les trois commandos du 13 novembre, qui ont fait au total 130 morts et 486 blessés.

***

Les explosions au Stade de France

Ce soir-là, la France affronte l'Allemagne au Stade de France en match amical. Les portes du Stade ferment à 21h09, une dizaine de minutes après le coup d'envoi. À 21h19, 21h22 et 21h53, trois personnes se font exploser, respectivement devant les portes D, H et B du stade, tuant une personne.

Les spectateurs, sur la pelouse, attendent de pouvoir quitter le Stade de France, le 13 novembre 2015. MIGUEL MEDINA/AFP.

Omar Dmougui, vigile à la porte G du Stade de France. Je fais des rondes entre la porte G et la porte H. Devant moi, il y a un jeune, âgé au maximum de vingt-trois, vingt-quatre ans, qui est habillé en civil. Je le regarde et il me regarde dans les yeux. Je croyais que c’était un policier en civil. [...] Il y a eu une première explosion, à ma droite. Je n’ai rien vu, sauf un camion, à côté du café, qui a bougé à cause de la puissance de l’explosion.

Au départ, personne ne croyait à une explosion

Jean-Michel Fauvergue, chef du Raid

Après, je suis sorti pour évacuer du monde. Un policier s’est dirigé vers l’endroit où a eu lieu la première explosion. J’ai entendu des policiers dire que c’était un attentat. Après, j’ai évacué tout le monde vers le boulevard parallèle. Il y avait des jeunes, des très jeunes, des femmes. J’ai dit: «Éloignez-vous, reculez, s’il vous plaît, reculez, reculez!»

Jean-Michel Fauvergue, chef du Raid. Au départ, personne ne croyait à une explosion, mais mon officier [présent au Stade de France] y a pensé. Il est sorti du stade, a fait le tour, a vu le cadavre puis a entendu la deuxième explosion.

Didier Pinteaux, responsable sécurité et sûreté du Stade de France. Nous avons simplement sécurisé la zone proche. Nous pensions qu’une bouteille de gaz avait explosé à proximité. La vidéosurveillance montrait que les barres étaient retournées, mais pas de victime au sol. Nous pensions à un simple acte de malveillance. C’est à la deuxième explosion que nous avons su que c’était un attentat.

Omar Dmougui, vigile à la porte G du Stade de France. J’ai vu le jeune homme qui me fixait dans les yeux. Il déclenche sa ceinture. Il y a une explosion et je tombe par terre à cause du souffle. Là, j’ai vu un monsieur, de type européen, âgé de cinquante-deux ans, qui me dit: «Aidez-moi, s’il vous plaît!». Je ne peux rien faire, car je n’arrive plus à bouger mes jambes. J’étais au milieu, à côté du kamikaze et du monsieur qui est blessé et qui perdra la vie cinq minutes plus tard.

Bruno Le Ray, gouverneur militaire de Paris. Je me trouvais au Stade de France, assis une rangée derrière le président de la République. J’ai entendu les deux premières explosions ayant retenti à proximité du stade et assez rapidement, juste avant vingt et une heures trente, j’ai été informé par mon état-major stationné à Saint-Germain-en-Laye.

Didier Pinteaux, responsable sécurité et sûreté du Stade de France. L’officier commandant les opérations de secours [...] nous a demandé nos instructions. Nous lui avons demandé de dire aux autorités se trouvant sur place de ne pas faire évacuer le stade, puisque nous avions à ce moment précis la certitude qu’aucune explosion n’avait eu lieu à l’intérieur. Nous avons également demandé qu’on joue le match jusqu’au bout afin d’éviter tout flux de personnes sortant avant la fin.

Victoriano Melero, directeur général adjoint de la FFF. La décision de continuer le match a été prise par les autorités de l’État présentes sur le site ce soir-là. Après concertation avec le préfet, les forces de police et les autorités politiques présentes, il a été décidé, assez rapidement, par tout le monde, que l’endroit le plus sécurisé était l’enceinte du stade.

Didier Pinteaux, responsable sécurité et sûreté du Stade de France. À notre grande surprise, [...], rien n’a circulé dans le stade, il n’y avait pas vraiment de communication. Les spectateurs ne bougeaient pas. Quelques-uns voulaient sortir, mais vraiment peu –entre 50 et 100.

Christophe Bionne, directeur de la sécurité du Stade de France. Je pense que les gens qui avaient des informations n’y ont pas cru.

Nicolas Charbonneau, directeur général de LCI. L’état-major de TF1 est sur place et décide en toute responsabilité de ne pas interrompre le match. Dès qu’il se termine, Christian Jeanpierre rend l’antenne en annonçant qu’il s’est passé quelque chose de dramatique dans Paris.

Dider Pinteaux, responsable sécurité et sûreté du Stade de France. À la fin de la rencontre, nous devions faciliter le départ des spectateurs, toujours sans les laisser sortir par le secteur Est, pour éviter de les exposer à d’éventuels nouveaux attentats. Tout s’est bien passé, mais, deux minutes plus tard, un groupe de spectateurs est revenu dans le stade, par le secteur Sud, à la suite de l’explosion de pétards près de l’autoroute A86, en allant vers le RER D. Entre 2.000 et 5.000 spectateurs se sont ainsi réfugiés sur la pelouse.

Les attaques du «commando des terrasses»

À 21h24, un commando de trois personnes ouvre le feu sur le bar Le Carillon et le restaurant Le Petit Cambodge, à l’angle de la rue Alibert et de la rue Bichat, dans le Xe arrondissement de Paris. Il se déploie ensuite dans le XIe arrondissement. À 21h 26, il ouvre le feu sur le bar La Bonne Bière et le restaurant Casa Nostra, à l'angle de la rue du Faubourg-du-Temple et de la rue de la Fontaine-au-Roi. À 21h36, il ouvre le feu sur le restaurant La Belle Équipe, rue de Charonne. À 21h40, un de ses membres se fait exploser au Comptoir Voltaire, boulevard Voltaire. Ces attaques font au total 39 morts.

Des militaires de l'opération Sentinelles sécurisent la zone tandis qu'une ambulance évacue des victimes de La Belle Equipe. PIERRE CONSTANT/AFP.

S.Q., commissaire divisionnaire, chef du 2e district de la PJ de Paris. Le vendredi 13 novembre au soir, alors que j’étais en famille, j’ai été avisé par ma salle d’information et de commandement (SIC), vers 21h21 ou 21h22, de coups de feu ayant éclaté dans le Xe arrondissement et ayant potentiellement provoqué des blessés, voire des morts.

Au moment où nous savons qu’un fait s’est produit, il est déjà terminé

Christian Sainte, directeur de la police judiciaire
à Paris

B.B., commissaire de police. C’est seulement à partir des tirs qui ont lieu rue de la Fontaine-au-Roi que nous comprenons que nous avons affaire à un attentat multisites. Avant cela, la concomitance entre ce qui s’est produit au Stade de France et rue Bichat peut encore n’être qu’une coïncidence.

V.G., commissaire divisionnaire dans le XVIIIe arrondissement. Je suis [...] intervenue de 21 h 30 à 4 heures du matin rue de la Fontaine-au-Roi, qui n’était pas du tout l’endroit où j’aurais dû arriver, puisque je devais me rendre rue Bichat. C’est par hasard que je me suis trouvée à cet endroit, où quelques effectifs intervenaient déjà avec les pompiers qui prodiguaient les premiers secours aux victimes du bar La Bonne Bière, tandis qu’il fallait s’assurer de la sécurisation du restaurant Casa Nostra, dans lequel de nombreux témoins disaient qu’un terroriste s’était retranché.

Michel Cadot, préfet de police de Paris. Le seul site à propos duquel nous avons eu un doute sur la persistance éventuelle d’une menace, donc d’un retranchement de terroristes, était le site de la pizzeria Casa Nostra [...]. J’en ai été le témoin puisque, quand je suis arrivé, le responsable policier m’a indiqué qu’il semblait que des terroristes s’étaient retranchés dans l’immeuble d’angle, autour duquel nous avons donc installé un périmètre de sécurité.

Christian Sainte, directeur de la police judiciaire à Paris. [Les faits] concernant les terrasses sont caractérisés par une succession d’épisodes. Au moment où nous savons qu’un fait s’est produit, il est déjà terminé alors même que nous envisageons de projeter des forces.

P.-M.A., commandant d'unité au sein du groupement militaire de Paris. Vers 21h30, mon chef de section [...], alors en quartier libre, s’est trouvé par hasard rue de Charonne alors que la fusillade venait de se produire. Il m’a appelé pour me prévenir et m’a demandé l’autorisation de faire intervenir un groupe alors situé boulevard Voltaire.

G.A., chef de la section déployée rue de Charonne. Étant de repos le soir du 13 novembre, j’étais parti boire un verre avec des collègues rue de Charonne lorsque j’ai été alerté par un attroupement et des cris, parmi lesquels revenait le mot «attentat». J’ai appelé mon capitaine commandant l’unité sur mon téléphone portable et, après lui avoir fait part de ce que j’avais vu et entendu, je suis arrivé à hauteur du bar La Belle Équipe, qui offrait un spectacle atroce après la fusillade qui venait d’y avoir lieu.

Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur. Les secours ont dû intervenir simultanément sur six sites, à Saint-Denis et à Paris. Ils l’ont fait avec une extrême réactivité, notamment grâce au maillage des centres de secours parisiens, en arrivant sur les lieux très rapidement.

Grégory Reibenberg, propriétaire de La Belle Équipe. Le premier pompier est arrivé à La Belle Équipe vingt minutes après les tirs, le voisin du dessus ayant lui compté trente-cinq minutes. Ceux-ci ont transformé le café d'à côté en hôpital de campagne; certains pompiers n'étaient pas préparés à voir une telle scène, et j'ai dû soutenir l'un d'entre eux. Il s'agissait de gamins apeurés qui ne pouvaient pas nous rassurer. Le Samu est arrivé au bout de trente-cinq à quarante minutes avec du matériel médical, les pompiers n'ayant rien d'autre que leurs mains et leur bonne volonté puisqu'ils n'avaient même pas d'oxygène.

Philippe Boutinaud, commandant de la la brigade de sapeurs-pompiers de Paris. Les premiers intervenants sont arrivés, suivant les sites, entre trois et douze minutes après le premier appel –douze minutes pour le Comptoir Voltaire puisqu’il s’agit du cinquième site frappé et qu’il a fallu chercher des secours dans des casernes un peu plus éloignées, les casernes environnantes étant déjà mobilisées.

Mohammed Zenak, trésorier de l'Association 13 novembre: fraternité et vérité. Ma fille a vu le terroriste qui a attaqué le Comptoir Voltaire, situé à proximité de La Belle équipe. Il souriait et, après avoir demandé un café, il s'est fait exploser.

T.P., brigadier-chef de la BAC du Val-de-Marne. Nous sommes parvenus à l’angle de la rue de Montreuil, au Comptoir Voltaire, dans lequel un kamikaze venait de se faire sauter et devant lequel déambulaient des victimes. J’ai dénombré deux blessés légers au niveau du bar, à l’avant, et deux autres, plus grièvement blessés, sur le côté. À l’extérieur, deux femmes enceintes étaient touchées par des éclats. Dans le bar, sous la terrasse couverte, une serveuse se trouvait au sol, très grièvement blessée, ainsi qu’un monsieur de type africain. Au fond de la terrasse, quelqu’un dispensait un massage cardiaque à une personne de sexe masculin de type européen ou nord-africain.

Martin Hirsch, directeur général de l'AP-HP. Au moment où les fusillades ont commencé dans Paris, personne ne savait ce qui pouvait se produire, notamment à la suite des premières explosions au Stade de France. Quant à la situation au Bataclan, elle ne s’est révélée qu’un peu plus tard. Le nombre des terroristes et leurs déplacements n’étaient pas connus.

L'attaque du Bataclan

Un peu après 21h40, trois terroristes sortent d'une Polo noire, armés de Kalachnikovs, devant la célèbre salle de concert parisienne du Bataclan. Ils tirent sur les passants qui se trouvent devant avant de s'engouffrer à l'intérieur, où se produit le groupe Eagle of Death Metal. Face à tant d'événements simultanés, la police est prise au dépourvu. À 21h57, l'un des terroristes, Samy Amimour, est abattu dans la salle par un commissaire de police qui vient d'y entrer.

Un policier aux abords du Bataclan, le 13 novembre. DOMINIQUE FAGET/AFP.

D.K., commissaire divisionnaire dans le IIIe arrondissement. Les primo-intervenants [...] ont été les membres d’un équipage du IIIe arrondissement qui effectuait une intervention sur un accident matériel de la circulation dans le secteur des Filles-du-Calvaire, c’est-à-dire juste à côté du Bataclan. Hélés par un agent de sécurité de la salle qui les a avertis que des tirs avaient lieu, ces trois jeunes gardiens de la paix, parmi lesquels se trouvait une stagiaire avec six mois d’ancienneté, se sont précipités vers le Bataclan, dont ils ont dû chercher l’adresse sur leurs téléphones personnels, car ils ne connaissaient pas cette salle qui ne se trouve pas dans le IIIe arrondissement. Arrivés pendant la fusillade, impuissants, ils ont dû attendre l’arrivée des renforts.

Nous nous sommes regardés, je crois avoir dit: «Il faut qu’on y aille.»

X, commissaire divisionnaire

S.Q., commissaire divisionnaire, chef du 2e district de la PJ de Paris. Je me suis dirigé vers la salle –il était environ 21 h 48– à contre-courant de piétons qui fuyaient, affolés. Cela m’a confirmé la gravité de la situation. J’ai entendu les coups de feu et, sans plus d’information, ai d’abord pensé qu’ils étaient tirés à l’extérieur.

L. S., brigadier-chef de la BAC de nuit Val-de-Marne, arrivé sur place à 21h51 par le passage St-Pierre Amelot, où se trouve une des issues de secours. C’est une scène de guerre, des personnes sont au sol, blessées ou mortes. [...] Nous scannons la foule du regard à la recherche d’éventuels terroristes. Nous assistons à un mouvement de panique, mais nous demandons aux personnes valides d’aider celles qui le sont moins. Certaines font demi-tour pour aider les blessés.

Philippe Boutinaud, commandant de la la brigade de sapeurs-pompiers de Paris. De mémoire, le premier appel a été reçu par les pompiers de Paris à 21 heures 49. Nous avons dès lors envoyé une première équipe qui, arrivée sur place, a été prise immédiatement sous le feu des terroristes, tirant depuis l’intérieur du Bataclan. L’engin des pompiers a été atteint par plusieurs balles.

X, commissaire divisionnaire de la BAC de Paris. Nous sommes arrivés tellement vite que nous avons stoppé précipitamment devant le Bataclan: nous pensions qu’il était plus loin et nous ne nous sommes rendu compte que nous y étions qu’une dizaine de mètres avant. J’ai signalé à mon équipier que le Bataclan était là, et nous nous sommes arrêtés juste derrière le bus des artistes, qui était stationné devant la salle.

[...]

Avec mon équipier, nous avons eu très peu d’échanges verbaux au moment où nous sommes entrés. Nous nous sommes regardés, je crois avoir dit: «Il faut qu’on y aille.» Je ne suis même pas certain qu’il m’ait répondu: il m’a regardé et cela m’a suffi pour comprendre que nous étions sur la même longueur d’ondes et que dès lors, nous ne faisions plus qu’un.

B.B, commissaire de police. J’entends le message radio du commissaire annonçant son entrée dans la salle : je m’en souviens avec précision, car je n’ai pu m’empêcher de penser qu’il était insensé. [...]

X, commissaire divisionnaire de la BAC de Paris. Nous entendions des tirs en rafales. Nous nous sommes avancés vers la porte vitrée, qui n’était déjà plus là: elle était tombée. Dès que nous avons commencé à progresser, les portes battantes en bois du Bataclan se sont ouvertes vers nous, et entre quinze et trente personnes ont fui en courant dans notre direction et en hurlant. Je me souviens d’un monsieur qui m’a dit: «Vite, vite, entrez, il y a ma femme à l’intérieur!» Nous avons revu ce monsieur plus tard dans les locaux de la BRI, et il nous a avisés que sa femme était décédée.

[...]

Nous avons progressé dans le couloir et nous sommes arrivés au niveau des portes battantes, que nous avons ouvertes. Nous avons été frappés par la lumière extrêmement forte, puisque les spots avaient été allumés, certainement dès le début de l’attaque, par la régie. Des projecteurs très puissants éclairaient donc dans notre direction. À partir du moment où nous avons commencé à progresser dans le couloir, les tirs ont cessé, et et quand nous sommes rentrés, il n’y en avait plus aucun, c’était le silence.

Quand nous sommes rentrés, c’était le silence.

Commissaire divisionnaire X

Là, la vision était indescriptible –vous pouvez l’imaginer. Des centaines de corps –pour nous, tout le monde était mort– étaient enchevêtrés les uns sur les autres: devant le bar, dans la fosse, parfois même entassés sur plus d’un mètre de hauteur. On se rendait vraiment compte que les gens s’étaient jetés les uns sur les autres. Pour nous, il n’y avait aucun survivant: personne ne bougeait, il n’y avait pas de gémissements, pas de bruit, il régnait un silence glacial.

Z, brigadier de la BAC Paris, qui l'accompagne. C’est grâce aux radios et au récit de chaque collègue que j’ai pu reconstituer la chronologie des événements. Aujourd’hui encore, je suis quasiment incapable de vous donner l’enchaînement exact des faits. Ce n’est pas compliqué: je suis resté quatre heures dans le Bataclan, à manipuler notamment des corps, mais il me reste une dizaine de minutes de souvenirs de toute cette période. Le cerveau a complètement «zappé» tout ce qui s’est passé.

Notre intervention de départ, au cours de laquelle on abat le terroriste, se déroule sur très peu de temps, trois minutes à peine: le temps d’arriver, de l’abattre et de ressortir.

X, commissaire divisionnaire de la BAC de Paris. L’un des terroristes, que nous avons identifié ultérieurement comme Samy Amimour –c’était le seul qui avait le crâne rasé– est apparu sur la scène. Il marchait à reculons, en venant de la gauche. Il était face à nous et tenait à la main son fusil d’assaut en menaçant un jeune homme à quelques mètres de lui. Il lui donnait l’ordre de se coucher au sol. Nous avons retrouvé cette personne plus tard; elle nous a expliqué que ces ordres étaient en fait destinés à une personne située dans la fosse. Avec l’effet d’optique, nous avons eu l’impression que c’était à lui qu’il s’adressait. [...] Pour nous, il lui dit: «Couche-toi au sol», et le jeune homme commence à se baisser. L’arme est pointée dans sa direction et il y a eu un carnage auparavant: pour nous, il n’y a pas de doute sur le fait qu’il va l’exécuter. À ce moment-là, quand bien même il aurait pointé sa Kalachnikov vers le plafond, nous aurions fait feu, même si juridiquement, la légitime défense n’était pas constituée.

Alexis Lebrun, spectateur présent au Bataclan et membre de l'association Life for Paris – 13 novembre 2015. J'ai réussi à sortir miraculeusement grâce à l'initiative d'un commissaire de police qui, de son propre chef, est entré dans le Bataclan avec son chauffeur et a abattu le terroriste présent sur la scène. Cet homme a changé le cours de la soirée, car son intervention héroïque a sauvé de nombreuses personnes présentes autour de moi au rez-de-chaussée du Bataclan.

Cet homme a changé le cours de la soirée, car son intervention héroïque a sauvé de nombreuses personnes

Alexis Lebrun, spectateur

X, commissaire divisionnaire de la BAC de Paris. J’ai tiré quatre fois, et mon équipier deux fois. Je pense qu’il a tiré à partir de mon deuxième ou troisième tir, puisque j’ai entendu son dernier coup de feu. L’individu a poussé un râle, s’est affaissé et est tombé au sol. Je pense qu’il est tombé sur le dos.

Nous étions environ à 25 mètres, et avec la distance, nous n’avons pas vraiment distingué ce qu’il faisait. Dans les quelques secondes qui ont suivi, une explosion s’est produite, mais elle était très en hauteur, à environ trois ou quatre mètres du sol et au-dessus de la fosse, c’est-à-dire bien avancée par rapport à la scène. Nous n’avons donc pas compris immédiatement que c’était lui qui avait explosé, nous pensions que ses collègues avaient lancé une grenade sur nous depuis l’étage.

[...] Notre sentiment était que nous allions y rester: nous étions certains de ne pas ressortir vivants de cet enfer-là. Cela a duré un certain temps.

B.B, commissaire de police. Je n’oublierai jamais ce qu’il [le commissaire divisionnaire X, ndlr] m’a raconté en ressortant du Bataclan: le terroriste sur la scène, en train de mettre en joue quelqu’un, lui-même et son équipier qui prennent leur arme, le visent et tirent; le terroriste qui tombe à terre, pousse un râle et se fait exploser provoquant une nuée de «confettis»… C’est ainsi que j’ai compris que les terroristes portaient des ceintures d’explosifs.

L'évacuation

La mort de Samy Amimour permet de «figer» la situation et de stopper la massacre. Les autorités tentent de sécuriser au maximum la zone et d'évacuer les blessés, alors que les deux terroristes survivants se réfugient dans un étage.

T.P., brigadier-chef de la BAC du Val-de-Marne. Nous avons entendu trois ou quatre tirs à l’intérieur du Bataclan et une explosion, puis la porte s’est ouverte et nous avons essuyé une première rafale de Kalachnikov. [...] Je n’ai pas pu riposter avec mon arme longue car un civil, hors de vue du terroriste, se trouvait debout à hauteur de la porte et tentait de transporter une femme blessée ou décédée. Les vitrines du magasin derrière lequel nous étions tous abrités me permettaient de voir l’individu armé, mais il nous voyait aussi. [...] Lorsque nous avons pris une autre rafale, j’ai pu riposter par deux tirs car, cette fois, le civil était couché. [...] Les militaires de Vigipirate nous ont alors rejoints. Ils étaient équipés d’armes de guerre, donc plus à même que nous de riposter aux tirs. J’ai sollicité sur les ondes l’autorisation de les engager, mais on m’a répondu: «Négatif, vous n’engagez pas les militaires, on n’est pas en zone de guerre.» J’ai annoncé à un soldat que si nous étions sous le feu et qu’il ne pouvait pas utiliser son arme, je m’en servirais moi-même si je n’avais plus de munitions.

Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense. Je rappelle très fermement un principe de base: prêter son arme est contraire à tout règlement d’engagement de nos forces en opération. Jamais un soldat engagé sous le feu –et c’était le cas ce soir-là– ne se sépare de son arme, sinon c’est toute sa plus-value militaire qui s’effacerait. J’ajoute que de telles armes automatiques, conçues pour neutraliser un adversaire, ne se manipulent pas aisément –même pour un professionnel des forces de l’ordre– à moins d’être entraîné.

X, commissaire divisionnaire. J’ai eu un doute sur mon action: je ne savais pas trop s’il fallait que j’attende à l’extérieur. Mais humainement, compte tenu de ce qui se passait –on sentait bien qu’ils étaient en train d’achever les otages–, on ne pouvait pas rester à l’extérieur.

Un des fonctionnaires a proposé d’attendre la BRI. J’ai répondu non. Nous sommes donc tous retournés à l’intérieur. J’ai repositionné mes appuis feu sur les extrémités, puisqu’on avait des fusils à pompe. Il y a encore eu des tirs dans notre direction, sans que l’on puisse réellement savoir d’où ils provenaient. J’ai riposté deux fois. [...] Les gens ne bougeaient toujours pas devant nous ; on sentait bien que même les vivants faisaient semblant d’être morts pour ne pas attirer l’attention.

Un plan du quartier du Bataclan. L'entrée principale de la salle est située boulevard Voltaire, une des sorties de secours passage Saint-Pierre Amelot.

B.B., commissaire de police. Lorsque nous pénétrons dans le Bataclan, la salle est silencieuse. Tous, nous restons sidérés quelques dixièmes de seconde devant l’amoncellement de corps ensanglantés parmi lesquelles s’enchevêtrent par dizaines les morts, les blessés et ceux qui font semblant d’être morts. Ignorant où se trouvent les terroristes survivants, nous tentons de nous protéger et d’analyser la situation, mais prenons vite conscience que, parmi la masse de corps se trouvent des vivants, qui bougent ou gémissent.

Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur. À 22 heures, la BRI quitte sa base, c’est-à-dire cinq minutes après l’arrivée de la BAC. Et à 22 heures 20, c’est-à-dire vingt minutes après avoir quitté sa base, la BRI est sur les lieux. Le PC est installé et il y a les premières progressions au rez-de-chaussée de la salle de spectacle.

D.K., commissaire divisionnaire dans le IIIe arrondissement. L’évacuation des victimes a commencé peu après 22 heures et s’est poursuivie jusqu’à minuit passé. Nous étions d’autant plus conscients que la zone n’était pas sécurisée que l’un des membres de la BRI m’a averti, à un moment donné, que nous nous trouvions dans l’axe de tir des terroristes.

Alexis Lebrun, spectateur présent au Bataclan et membre de l'association Life for Paris – 13 novembre 2015. Lorsque les forces d'intervention sont entrées au rez-de-chaussée, nous ne nous sommes pas levés car nous ignorions s'il s'agissait de la police ou de terroristes.

X, commissaire divisionnaire. Au bout d’un moment, il n’y a plus eu de mouvements ni de tirs. J’ai décidé d’aller chercher les victimes qui étaient dans la fosse à quelques mètres de nous. Les gens ont commencé à bouger et à se manifester. Nous avons commencé à les rassurer par la voix, en leur disant que nous allions intervenir dès que ce serait possible pour nous. [...] Nous avons commencé à mettre en place une noria d’évacuation, avec toutes les difficultés présentes: le sol était extrêmement glissant car il y avait du sang et des douilles partout, ainsi que des chargeurs de Kalachnikovs. Nous étions obligés d’enjamber ou de déplacer des personnes décédées.

Christophe Molmy, patron de la BRI. La première image que j’ai en arrivant au Bataclan, ce ne sont pas seulement 90 morts et des dizaines de blessés, mais 300 à 400 personnes couchées à terre et qui ne bougent plus, pour beaucoup tétanisées par la peur —avant que nous n’arrivions, dès que l’une d’elles bougeait ou dès que son téléphone sonnait, on lui tirait dessus.

Jean-Michel Fauvergue, patron du RAID. Les blessés au sol nous tiraient par le pantalon. C’était une vision d’horreur. Mes quatre médecins et ceux de la BRI [...] ont [...] commencé à faire évacuer, aidés par les primo-intervenants présents sur place, avec les moyens du bord. Cela a sans doute sauvé la vie à des dizaines de personnes. Nous étions en zone de guerre, l’évacuation se faisait au moyen de barrières métalliques, à dos d’homme. [...] Lorsque nous sommes arrivés, le massacre était perpétré. Les otages que nous avons sauvés n’étaient plus sous la menace directe des terroristes, sauf ceux de l’étage que la BRI a délivrés.

L'assaut final

Après des négociations avortées, une colonne de la BRI et du Raid donne l'assaut à l'étage à 0h18. Les deux terroristes sont tués et les otages sont libérés, ainsi que des spectateurs réfugiés dans une loge.

Christophe Molmy, patron de la BRI. Jusqu’à 23 h 15 environ, moment où nous butons contre cette porte derrière laquelle nous entendons des otages nous hurler de ne pas approcher, nous n’avons aucune raison objective de penser qu’il reste des terroristes puisqu’il n’y a plus de tirs. [...] Pour être tout à fait honnête, passé vingt-trois heures, tout en progressant dans les étages et avant d’arriver à cette fameuse porte, j’avais le sentiment qu’il n’y avait plus personne et que les terroristes étaient bien partis. [...]

Les premiers contacts avec les terroristes se font par le truchement d’un otage qui est assis derrière la porte et à qui ils demandent de nous dire de nous en aller. Leur revendication est en effet que nous partions. Nous leur expliquons évidemment que nous ne pouvons pas. En outre, à plusieurs reprises, ils s’enquièrent de savoir si les chaînes d’information continue sont présentes, sans toutefois demander à leur parler. J’ai considéré qu’il y avait un risque qu’ils attendent d’être en direct à la télévision pour se faire sauter.

Il n’y a pas eu de négociation à proprement parler, c’était plutôt une tentative d’évaluation et de contact

Bernard Cazeneuve

Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur. Le négociateur de la BRI est entré en contact avec les terroristes à 23h27, à 23h29, à 23h48, à 0h05 et 0h18, mais ces appels permettaient de dénombrer les terroristes et de mesurer leur détermination à mourir en martyrs. Il n’y a pas eu de négociation à proprement parler, c’était plutôt une tentative d’évaluation et de contact. Le dernier appel passé, à 0h18, visait à capter leur attention de manière à faciliter l'assaut.

Christophe Molmy, patron du Raid. Ce qui n’est pas envisageable, c’est de ne pas faire l’effort d’entrer en contact avec des terroristes, c’est de refuser de leur parler en se disant que cela ne servira à rien et qu’il vaut donc mieux passer tout de suite à l’assaut. [...] Nous sommes face à des gens radicalisés et nous savons avoir une infime chance d’obtenir d’eux la libération d’otages et encore moins leur reddition. Malgré tout, ce serait une erreur de ne pas essayer. [...] Au Bataclan, après le deuxième coup de téléphone, mon négociateur me rend compte du fait qu’il n’arrivera à rien, qu’il n’y aura pas de négociation dans le sens où il n’y aura pas de libération d’otages ni de reddition, et les trois derniers appels ne sont pas destinés à faire libérer les otages, mais à nous faire gagner du temps, à prendre la mesure de la situation.

Caroline Langlade, spectatrice du Bataclan et vice-présidente de l'association Life for Paris – 13 novembre 2015. Je me trouvais dans la loge qui donne sur le passage Amelot et devant laquelle les deux terroristes ont explosé suite à l'échange de coups de feu avec la BRI. Nous étions quarante dans cette salle de neuf mètres carrés où nous avons attendu pendant trois heures. J'ai communiqué plusieurs fois avec la police pour leur fournir l'ensemble des éléments dont j'avais connaissance –présence de plusieurs terroristes, nombre de personnes présentes dans la salle, propos échangés entre les terroristes– et pour obtenir des informations. J'ai fourni des informations au policier en chuchotant –j'avais déjà fait éteindre la lampe et fermer les fenêtres afin que le terroriste ne nous voie pas et ne tire pas dans l'interstice de la porte qui se formait après chaque à-coup qu'il donnait dans la porte– et l'ai supplié de ne pas raccrocher alors qu'il souhaitait répondre à d'autres appels pour conserver cette attache avec l'extérieur. Il m'a rassurée pendant cinq minutes supplémentaires, ce qui m'a permis d'apaiser à mon tour les personnes qui se trouvaient avec moi dans la loge en leur disant que les forces de l'ordre arrivaient.

Au bout d'une heure, j'ai rappelé la police en chuchotant puisque le terroriste était toujours derrière la porte, et mon interlocutrice m'a demandé de parler plus fort. Je lui ai expliqué ma situation, ce à quoi la policière a répondu que je bloquais la ligne pour une réelle urgence. Je ne vois pas ce qu'il peut y avoir de plus urgent que quarante personnes menacées d'une mort imminente. J'ai parlé un peu plus fort et tout le monde m'a demandé de me taire car je mettais la vie de tout le monde en danger. La policière s'est énervée et m'a raccroché au nez en me disant «Tant pis pour vous»! [Le terroriste] a tenté de pénétrer dans notre pièce, notamment en prétendant appartenir au GIGN; j'ai initié un vote à main levée pour ne pas lui ouvrir la porte, et la majorité de mes compagnons m'ont suivie. La porte était fermée, car lorsque nous avons investi cette loge, des garçons ont mis le canapé et le frigidaire devant la porte pour en empêcher l'ouverture. À chaque coup donné par le terroriste, nous tenions tous ensemble le canapé et le frigidaire pour que la porte reste fermée.

Michel Cadot, préfet de police de Paris. J’étais à côté de M. Sainte quand M. Molmy est venu nous informer de l’échec des contacts téléphoniques avec les terroristes et demander l’autorisation de mener l’assaut. L’autorisation lui a immédiatement été donnée après que j’ai appelé le ministre.

Caroline Langlade, spectatrice du Bataclan et vice-présidente de l'association Life for Paris – 13 novembre 2015. J'avais parlé à un haut responsable de la BRI à qui j'avais transmis des informations, mais je n'ai jamais été tenue au courant des modalités de l'intervention des forces de police. Le meilleur ami de l'une des personnes présente dans la loge a donné son téléphone au commissaire de la BRI, ce qui a permis d'établir une communication avec l'extérieur et d'aborder la question de l'ouverture de la porte. En effet, nous avons discuté pendant quinze minutes avec la BRI car nous refusions de l'ouvrir; nous avons demandé un mot de passe pour pouvoir identifier les policiers de la BRI, mais devant le chaos qui s'était emparé de la loge, l'un de nos compagnons a pris un risque inconsidéré en ouvrant la fenêtre pour demander en hurlant si l'on pouvait sortir. Il aurait pu se faire tirer dessus, et l'entrée de la BRI dans la loge fut d'ailleurs le seul moment où j'ai cru mourir.

Daniel Psenny, journaliste au Monde et riverain du Bataclan, blessé par un tir. Nous avons appris, sur une chaîne d’information, que l’assaut avait été donné. Les premiers secours se sont portés auprès des corps qui gisaient dans la rue –de nombreux blessés et des dizaines de morts devant et à l’intérieur du Bataclan. Je ne dirai pas qu’on nous avait abandonnés, mais ce qui devait arriver arriva: on nous oubliait, il y avait tant à faire que personne n’avait le temps de monter au quatrième étage d’un immeuble pour venir nous chercher.

Jean-Michel Fauvergue, chef du Raid. Lorsque les opérations ont été terminées, j’ai réuni mes équipes dans mon bureau, vers cinq ou six heures du matin, et nous avons fait un premier débriefing à chaud, au cours duquel chacun a pu partager ses émotions et ce qu’il avait vécu. Mes gars étaient très marqués, couverts de sang et de débris humains. Ils avaient de l’événement des perceptions –sonores, visuelles, olfactives– assez différentes, mais apocalyptiques.

Philippe Boutinaud, commandant de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris. Au total, le 14 novembre, à 4 heures 21, le bilan que j’ai donné au préfet de police s’établissait à 381 victimes traitées par les sapeurs-pompiers de Paris, se répartissant en 124 personnes décédées, 100 urgences absolues et 157 urgences relatives. D’autres victimes se sont présentées spontanément dans les hôpitaux.

Bertrand Ludes, directeur de l’Institut médico-légal de Paris. Nous avons accueilli quatre familles le samedi après-midi et procédé à deux présentations de corps. Le dimanche 15 novembre, vingt-six présentations ont eu lieu; le lundi 16 novembre, quarante-trois; le mardi, trente-sept; le mercredi, vingt-huit; le jeudi, dix-huit; le vendredi, dix-sept; le samedi, huit.

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