Rupert Murdoch a affirmé dans une interview à la télévision australienne qu'il voulait retirer ses sites d'informations, dont ceux du Sun, du Times et du Wall Street Journal, de Google News pour encourager les internautes à payer pour le contenu en ligne, rapporte le Guardian.
Murdoch et ses lieutenants se sont lancés dans une véritable guerre des mots contre Google depuis plusieurs mois, accusant le moteur de recherche de «cleptomanie» et d'être un parasite parce qu'il reprend du contenu de News Corp sur Google.
En attendant, News Corp n'a toujours pas retiré ses sites de Google, une opération pourtant techniquement simple. «Je pense que nous y viendrons, mais seulement quand nous commencerons à faire payer», a affirmé Murdoch. Selon lui, les moteurs de recherche ne devraient pas avoir le droit de reproduire en partie le contenu des articles d'information en ligne, en raison de la doctrine dite du «fair use».
«L'intérêt de Murdoch pour Internet, qui semblait avoir décollé quand il a acquis le réseau social MySpace pour 580 millions de dollars en 2005, semble être retombé depuis quelques temps» note le Guardian.
Pour les Inrocks, ces nouvelles déclarations «laissent de plus en plus transparaître sa peur d'Internet et sa crispation sur le modèle de la presse traditionnelle»:
Des décennies qu'il apparaît comme un visionnaire. La légende du maître du monde médiatique, à l'origine héritier d'un petit journal australien, touche à sa fin. Aujourd'hui, le «mythe» Rupert Murdoch, propriétaire de la 20th Century Fox, MySpace, Fox News, d'innombrables titres de presse et chaînes de télé, est largué. Il panique devant le modèle du journalisme web, qu'il ne comprend pas. Tente de s'agripper aux recettes rassurantes qui ont fait sa fortune, inapplicables aux nouveaux défis. A 78 ans, le patron à succès - multiples et durables - n'a plus qu'à prendre sa retraite.
En août dernier, Murdoch annonçait sa volonté de faire payer l'accès à tous ses sites d'information avant le milieu de l'exercice fiscal 2010. «Si nous réussissons, nous serons suivis par tous les autres médias», avait-t-il déclaré. Selon lui, «une industrie qui donne ses contenus cannibalise ses possibilités de faire du bon journalisme».
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Image de Une: Rupert Murdoch, capture d'écran de YouTube