Gaston Flosse, qui a perdu son immunité parlementaire il y a tout juste une semaine, a été placé en détention provisoire lundi 9 novembre en fin d'après-midi à la prison de Nuutania, dans la banlieue de Papeete, à Tahiti.
Le sénateur non inscrit (ex-UMP), qui a été plusieurs fois président de la Polynésie française, est soupçonné d'être au centre d'un réseau de corruption. Il a été mis en examen pour corruption passive, recel d'abus de bien sociaux et destruction de preuves.
Âgé de 78 ans, Flosse a été accompagné à la prison par des dizaines de militants de son parti Tahoera'a Huiraatira et d'amis, vêtus de blancs, qui chantaient des cantiques et lançaient des cris hostiles à la France et à sa justice, rapporte le Figaro:
Ces quelques 500 militants ont passé l'après midi, sous les fenêtres du palais de justice de Papeete où Gaston Flosse a été interrogé d'abord pendant deux heures par le juge Philippe Stelmach, avant de comparaître devant le juge des libertés et de la détention, qui a décidé son placement en détention provisoire.
Selon ses avocats, il ne devrait effectuer qu'un maximum de «15 jours» de préventive, le temps que les confrontations aient lieu, rapporte l'agence Tahiti Presse. Ils ont déclaré que «les juges s'y sont mis à trois fois pour solliciter la levée de l'immunité parlementaire» de leur client, estimant que «la volonté judiciaire a été ainsi très clairement affichée».
De source judiciaire, ce placement en détention a été décidé pour éviter d'éventuelles pressions ou concertations entre Gaston Flosse et les autres protagonistes du dossier, dont l'homme d'affaires Hubert Haddad, également en détention, ou son ancienne secrétaire particulière, Melba Ortas.
Les juges d'instruction enquêtent depuis plusieurs mois sur le fonctionnement d'une régie publicitaire appartenant au groupe 2H, initiales de Hubert Haddad, soupçonnée d'avoir perçu au moins sept millions d'euros de publicité pour les annuaires de l'Office des Postes et Télécommunications de Polynésie (OPT). Somme qui n'a jamais été reversée à l'OPT et qui aurait alimenté un réseau de corruption au centre duquel se trouverait Gaston Flosse.
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Image de Une: Gaston Flosse en 2004, REUTERS/Stringer France