Rebelle le jour, artiste la nuit: voici comment est présenté Abu Malik al-Shami, un Syrien de 22 ans sur le site de la BBC. Le jeune homme a récemment attiré l'œil du média britannique, mais aussi de Quartz, grâce à ses œuvres de street art qui l'ont amené à être surnommé par certains «le Banksy syrien».
Sa plus célèbre fresque est peinte dans les décombres d'une banlieue de Damas. On y voit une petite fille en robe marcher sur une pile de crânes, lever le bras et écrire «Hope» («Espoir») sur le mur.
«Hope»
«Cette fresque a attiré une attention internationale sur Abu Malik al-Shami et lui a valu des comparaisons avec Banksy. Comme Banksy, c'est un street-artiste politisé, et dont les œuvres ont souvent surgi soudainement, dans la nuit, mais ses messages et ses images sont adaptées à la cataclysmique guerre civile en Syrie.»
Meet #Syria's BAnksy: Abu Malik al-Shami, 22-year-old rebel fighter.https://t.co/QCjkCaPzeV pic.twitter.com/ZoD2Iq75pU
— Emre Peker (@wsjemre) 27 octobre 2016
Après avoir pris part aux manifestations contre le gouvernement en 2011, il a rejoint l'Armée Syrienne Libre en 2013, comme il l'expliquait à Syria Direct, en août dernier. Quand les combats se sont calmés, il a commencé à décorer les murs de sa base «en écrivant des phrases optimistes, ou qui faisaient le deuil de l'un de ses amis décédé. C'est un journaliste qui lui a conseillé ensuite qu'il pourrait utiliser son talent pour “décorer les rues de Darayya”».
Abu Malik al-Shami
La petite fille et le soldat
En l'espace de deux ans, des fresques d'Abu Malik al-Shami sont apparues dans une trentaine d'endroits, autour de Daraya, à dix kilomètres du centre de Damas, précise la BBC. Sur la première, peinte sur une maison détruite, il avait dessiné une petite fille montrant à un soldat assis en train de l'écouter un cœur dessiné sur un tableau.
Incredible paintings by 'Syria's Banksy'
— Sodaba Haidare (@SodabaH) 13 octobre 2016
Credit: Abu Malik al-Shamihttps://t.co/txJ1fM0Q4T pic.twitter.com/V3mlpLxkiR
Mais il existe une différence fondamentale entre Banksy et al-Shami, conclut Quartz:
«Banksy était un touriste quand il a peint la barrière le mur en Cisjordanie. Al-Shami, de son côté, vit dans les tranchées, à la fois participant et victime de la guerre qui ravage son pays.»