Il y a un an, le 4 novembre 2008, le critique rock Greil Marcus, spécialiste de la culture underground, assistait, à Minneapolis, à un concert de Bob Dylan. C'était ce même soir que Barack Obama était élu président des Etats-Unis. Greil Marcus raconte à Mediapart.
Bob Dylan avait déjà joué à Minneapolis, mais jamais sur le campus de son ancienne université. «Tout le monde avait le sentiment qu'il y avait là quelque chose d'historique, et que quoi qu'il arrive cela prendrait un sens particulier.» Ce n'était pas le plus beau concert de Bob Dylan, selon Marcus, mais toutes les chansons ont pris un sens particulier, nouveau.The Times they are a changin, explique-t-il, ainsi que Blowin in the wind ont été jouées avec «un sentiment de calme, d'incertitude, sans le moindre sentiment de triomphe, avec un sentiment d'inquiétude et de regret.»
Tous savaient qu'Obama serait élu ce soir-là, dit Marcus, mais Dylan a transformé cette nuit d'espoir et d'anticipation en une nuit d'intensité dramatique. Une soirée parfaitement synchronisée pour que le dernier rappel de la dernière chanson se fasse quelques minutes avant l'annonce des résultats. Tous les gens assistant au concert se sont alors retrouvés face à un immense écran pour écouter le présentateur annoncer la victoire d'Obama. Et tout le monde s'est mis à pleurer, de même que Marcus — de même qu'il pleure encore en le racontant.
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Image de une: Bob Dylan, wikipédia