Les dirigeants iraniens examinent la possibilité de déplacer la capitale du pays. Ils considèrent que Téhéran pourrait être victime d'un tremblement de terre majeur dans les années à venir. Un puissant organisme gouvernemental vient d'approuver le plan de délocalisation, qui table sur une mise en œuvre avant 2025.
La métropole de Téhéran, qui est la plus grande ville du Moyen Orient, est située au pied de la chaîne de montagne Alborz. «Les infrastructures ont eu du mal à suivre l'explosion de la population de la ville, qui est passée de 250.000 au début du 20e siècle à 12 millions d'habitants aujourd'hui» écrit le Guardian. La ville est non seulement le cœur économique et politique du pays, mais également une capitale culturelle avec de nombreux musées, galeries d'art, parcs et universités. Téhéran est la capitale de l'Iran depuis 1795.
Les plans de délocalisation de la capitale sont dans les cartons depuis une vingtaine d'années, et doivent encore être approuvés par de nombreux organismes officiels avant de voir le jour. Ils répondent aux mises en garde répétées des sismologues, qui estiment que Téhéran se situe sur au moins 100 failles géologiques, et serait très durement touché en cas de séisme majeur. Le tremblement de terre de Bam, qui avait fait 40.000 victimes en 2003, a fortement contribué à la prise de conscience du risque sismique dans le pays.
Mais selon certains experts de la région, la sismologie n'est pas la seule raison derrière cette volonté de délocalisation, et ce n'est pas un hasard si des décisions allant dans ce sens ont été prises peu de temps après les émeutes de l'élection présidentielle. Téhéran est en effet une enclave libérale, et a été le centre de l'opposition à l'élection suspecte de Mahmoud Ahmadinejad.
Selon un éminent sismologue iranien, Téhéran a été «choisi par erreur» comme capitale, et l'expansion de la ville est aujourd'hui hors de contrôle. Les banlieues pauvres se développent à grande vitesse sur des zones à risque.
Le dernier exemple en date d'un grand pays qui change de capitale est celui du Brésil, où la capitale Brasilia a été construite à partir de rien dans une région reculée du Brésil et inaugurée en 1960. Rio de Janeiro, l'ancienne capitale, était considérée comme trop éloignée d'une grande partie de la population. On ne sait pas encore si la future capitale iranienne sera une ville déjà existante ou crée de toutes pièces.
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Image de Une: Téhéran, Hamed Saber, Flickr, CC