France / Culture

Marie Ndiaye: un Goncourt féministe

Temps de lecture : 2 min

Image de une: Marie Ndiaye, Gallimard
Image de une: Marie Ndiaye, Gallimard

Marie NDiaye a reçu le prix Goncourt aujourd'hui — au premier tour avec 5 voix contre 2 à Jean-Philippe Toussaint pour La vérité sur Marie et une voix à Delphine de Vigan pour Les heures souterraines, et s'est déclarée aujourd'hui «très contente d'être une femme qui reçoit le prix Goncourt».

L'écrivain et critique littéraire Pierre Assouline, raconte le déjeuner (voir le menu) au premier étage du restaurant Drouant et écrit: «Ne boudons pas notre plaisir car Marie NDiaye, 42 ans, est un écrivain, et elle n’est que cela; elle a un univers bien à elle, sa propre langue, sa voix immédiatement reconnaissable au bout de trois lignes, trouvée et imposée dès ses premiers textes; elle est distinguée à mi-chemin d’un parcours sans faute, fidèle à son absolu de la littérature, pour un bon livre déjà loué par la critique, porté par les libraires et plébiscité par les lecteurs. Que demande le peuple?»

«Une sorte de miracle s'était déjà produit avec le succès du livre» a expliqué Marie Ndiaye, «ce prix est inattendu. C'est aussi le couronnement et la récompense de 25 ans d'écriture et de cette opiniâtreté». Le prix n'était pas réellement inattendu, puisque Marie Ndiaye était l'une des dernières en lice, et donnée favorite.

L'auteur a décrit son livre comme «le portrait de trois femmes fortes, chacune à sa manière. Ce qui les unit, c'est une force profonde, une croyance en qui elles sont, une façon de ne jamais douter de leur propre humanité. Ce sont des femmes tranquillement puissantes».

Le livre avait mis certains critiques littéraires (hommes), comme Arnaud Viviant (de Regards), mal à l'aise en raison de l'image négative qu'il donnait des hommes. Sur son blog, Assouline rapporte les propos de Bernard Pivot: «C’est inituléTrois femmes puissantes mais cela aurait être plus négativement Trois hommes détestables! Personnellement, j’ai beaucoup apprécié son usage savant, intuitif, sensuel des adverbes et des adjectifs, bien que ce soit généralement mal vu.»

Marie NDiaye, de père sénégalais, a dit espérer que cette récompense permette de mieux faire connaître l'histoire des femmes africaines. «L'histoire des migrants est une histoire déjà souvent relatée, mais si le sort de ces gens peut être encore mieux su et compris, j'en serai très contente.»

Selon la presse britannique, et notamment le Guardian, ce Goncourt est aussi un Goncourt «black». Le quotidien rappelle que Marie Ndiaye est la première femme noire à recevoir le Goncourt. Mais pour elle, cela n'entre absolument pas en compte.

L'auteur avait déjà reçu le prix Femina pour Rosie Carpe en 2001.

[Lire l'article complet sur LePoint.fr]

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