Le 1er octobre, le New York Times a révélé qu'une déclaration d'impôts de Donald Trump datant de 1995 indiquait qu'il avait perdu 916 millions de dollars cette année-là. Une perte colossale qui a pû permettre au milliardaire d'éviter légalement de payer des impôts pendant dix-huit ans.
C'est ce que Trump lui-même avait insinué pendant le débat avec Hillary Clinton, lorsque celle-ci l'avait accusé de ne pas vouloir diffuser sa déclaration d'impôts comme tous les candidats à l'élection présidentielle depuis 1980. Clinton avait dit que son opposant ne payait probablement pas d'impôts sur le revenu, et Trump avait répondu: «c'est parce que je suis malin».
Le problème, c'est que la campagne de Trump est en grande partie fondée sur la diabolisation des immigrés sans-papiers dont il ne cesse de répéter qu'ils coûtent des milliards de dollars au pays.
Des emplois taxés
Or, comme le rappelle le site Fusion, des millions de ces immigrés illégalement dans le pays ont des emplois déclarés et taxés, dans la mesure où ils utilisent des fausses pièces d'identité. Tous ne travaillent pas au noir, loin de là. Dans ces circonstances, ils contribuent chaque année aux coffres de la sécurité sociale, car leurs salaires sont automatiquement imposés. Et, contrairement aux résidents légaux et aux citoyens, ils ne peuvent pas bénéficier de tous les avantages qu'impliquent leur cotisation.
Le site de fact checking Politifact a récemment expliqué qu'il était exact de dire que tous les immigrés sans-papiers aux États-Unis payaient environ douze milliards de dollars d'impôts par an pour la sécurité sociale. Deux organismes de recherche économique, un de gauche et un de droite, ont aussi estimé que les sans-papiers payaient anuellement des milliards en impôts locaux et sur la propriété.
Dans ces circonstances, en imaginant, comme il est probable, que Trump n'a pas payé d'impôts sur le revenu pendant une quinzaine d'années, on peut dire que les sans-papiers ont plus contribué aux coffres du gouvernement que Trump. Même si le milliardaire a probablement payé d'autres types d'impôts, comme ceux sur la propriété.
C'est déjà une accusation faite par son opposante Hillary Clinton, qui s'était hâtée de tweeter après la publication de l'enquête du New York Times:
«Selon le New York Times, il est possible que Trump contribue moins à l'armée et aux étudiants que les immigrés sans-papiers qu'il veut expulser.»
According to @NYTimes, Trump may contribute less to our military and college students than the undocumented immigrants he wants to deport.
— Hillary Clinton (@HillaryClinton) October 3, 2016
Ce n'est pas la première contradiction de Trump à ce sujet, dans la mesure où il a par le passé embauché plusieurs travailleurs sans-papiers pour ses projets.