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Katrina, Sandy: pourquoi il est utile de donner des noms aux catastrophes naturelles

Temps de lecture : 2 min

Les tempêtes qui n'ont pas de nom sont moins prises au sérieux par les habitants et les médias.

 Une maison touchée par les inondations en Louisiane, le 16 août 2016. Brendan Smialowski / AFP
Une maison touchée par les inondations en Louisiane, le 16 août 2016. Brendan Smialowski / AFP

En août dernier en Louisiane, une tempête a causé des innondations qui ont fait treize morts, et vingt-mille personnes ont dû être évacuées d'urgence. Pourtant, les médias américains ont mis du temps à en parler. Une des raisons de ce silence est que la tempête de Louisiane, qui n'était pas un ouragan, n'avait pas de nom.

Comme l'explique Rina Diane Caballar dans Quartz, nommer les catastrophes naturelles –tout le monde se souvient des ouragans Katrina ou Sandy– facilite la tâche des autorités et des services de secours. Lorsque les résidents d'une zone sont informés du nom d'une tempête, ils ont plus tendance à écouter les conseils de prévention, et le nom permet aussi de regrouper les informations sur les réseaux sociaux.

Au niveau médiatique, les catastrophes naturelles qui ont été baptisées marquent plus l'imagination du public, ce qui permet d'augmenter les mouvements de solidarité à l'égard des zones affectées. Mais cet été, avec les Jeux Olympiques et les présidentielles américaines, la couverture médiatique des innondations de Louisiane a été tardive et peu intense. Le gouverneur de Louisiane, John Bel Edwards, s'en est d'ailleurs plaint à la presse locale:

«Quand vous avez une tempête sans nom –ce n'était pas un ouragan, pas une tempête tropicale– les gens sous-estiment l'impact que ça va avoir», avait-il déclaré.

Aux Etats-Unis, seuls les ouragans et tempêtes tropicales sont officiellement baptisés par des agences du gouvernement, pas les tempêtes ou les tornades. Les tsunamis et les tremblements de terre n'ont pas de noms car leur arrivée ne peut pas être prévue.

Dans plusieurs autres pays, les autorités ont pris conscience de l'utilité de baptiser les tempêtes. Aux Philippines, l'agence météorologique du gouvernement donne des noms locaux aux tempêtes, si elles ont déjà été nommées par l'Organisation météorologique mondiale. L'idée est que les résidents des zones rurales seront plus sensibles à des noms qu'ils connaissent, donc par exemple en 2013, le typhon Haiyan était connu sous le nom de Yolanda aux Philippines.

«Comme les dépressions tropicales et la mousson amènent des chutes de pluies très importantes qui créent des inondations désastreuses, le service météorologique pense que leur donner un nom permet d'attirer l'attention du public sur ces événements», explique l'agence météorologique des Philippines.

En Allemagne, l'Université libre de Berlin a une initiative qui permet d'«adopter un vortex» afin de sensibiliser aux événements météorologiques. Même chose en Angleterre, avec un programme pilote qui permet aux gens de proposer des noms pour les tempêtes.
Le porte-parole de l'agence météo anglaise a déclaré à Quartz:

«Les organisations partenaires, particulièrement l'agence environnementale et les services d'urgence ont déclaré que baptiser les tempêtes les avait aidés à mieux communiquer les risques météo.»

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