Dans son émission culte «Between Two Ferns» («Entre deux fougères»), l'acteur Zach Galifianakis réalise des interviews absurdes de célébrités: entre autres, il a demandé à Justin Bieber quel était le dernier jouet qu'il avait eu dans son Happy Meal et à Natalie Portman si Chewbacca avait un traducteur pour communiquer avec les autres acteurs.
Son humour décalé est populaire chez les jeunes Américains, et comme Hillary Clinton a du mal à enthousiasmer les 18-26 ans, la candidate démocrate a elle-même demandé à passer dans l'émission. En 2014, Barack Obama avait fait une apparition dans le show pour faire la promotion de sa réforme de santé auprès des jeunes, une vidéo qui a été vue plus de 50 millions de fois.
Zach Galifianakis a enchaîné des blagues se moquant du sexisme en politique, avec entre autres:
«Qu'est-ce qui se passe si vous tombez enceinte? On se tape Tim Kaine [le candidat à la vice-présidence] pendant neuf mois?»
Il a aussi fait plusieurs piques anti-Trump:
«Quand vous voyez à quel point ça marche pour Donald Trump, est-ce que parfois vous vous dites: "Peut-être que je devrais être plus raciste"?»
Si Clinton est moins à l'aise qu'Obama «entre deux fougères», elle parvient tout de même à prouver qu'elle a un sens de l'humour. Le producteur du show, Scott Aukermann, a déclaré au New York Times que 95% de l'interview était improvisée. Pour l'équipe de Clinton, le but était de montrer leur candidate dans un cadre décalé et jeune. Une idée qui semble au moins avoir convaincu le producteur de l'émission:
«Elle a la réputation de ne pas être chaleureuse et drôle et pourtant, tous les gens qui la rencontrent disent qu'elle est plus chaleureuse et drôle que ce qu'ils pensaient... Nous l'avons trouvé amusante et chaleureuse, prête à rire. C'était cool.»
Aukermann pense que Trump ne pourrait pas faire ce genre d'émission:
«S'il venait, à la première blague de Zach, il s'énerverait et commencerait à l'insulter.»
Quant à Clinton, elle est restée impassible lorsque Galifianakis a terminé l'entretien avec une petite vanne sur l'affaire de sa boîte email personnelle:
«C'était très sympa Mme Clinton, restons en contact. On fait comment pour vous joindre? Email?»