«Pourquoi pensez-vous que Truman ne s'est jamais posé de question sur sa situation jusqu'à présent? Parce que nous acceptons la réalité du monde tel qu'il nous est présenté. C'est aussi simple que ça.»
Tel est l'épilogue du Truman Show, film réalisé par Peter Weir et sorti en 1998. Dans ce long métrage, Truman, interprété par Jim Carrey, est victime depuis sa naissance d'une incroyable supercherie. Il est le héros malgré lui d'une gigantesque émission de téléréalité. Ses parents, sa femme, ses amis, tous sont des acteurs rémunérés pour le duper et l'univers de pacotille dans lequel il évolue est celui d'un studio géant de télévision.
Préserver un système ridicule
Dans une vidéo intitulée «Ce que le Truman Show nous apprend de la politique», le YouTubeur Américain «Nerdwriter1» rapproche le film du monde contemporain. Il décrète que notre époque, «obsédée par le narcissisme et où la plus grande blessure est de ne pas être regardé», participe à sa manière à une sorte de mascarade généralisée, où tout est exposé mais rien n'est remis en question. Sur les réseaux sociaux, comme dans le monde idéal de Truman, on ne montre qu'un aspect embelli de la réalité. Le tout accompagné de l'essor de la surveillance de masse.
Le YouTubeur compare les «secousses» que connaît actuellement la politique américaine –il évoque pêle-mèle les meurtres de jeunes noirs par les policiers américains, la crise financière de 2008 ou l'ascension de de Donald Trump– comme autant de signes qui devraient réveiller la population de sa torpeur tels ces petits moments qui ont progressivement amené le héros du film à prendre conscience de la réalité de son environnement.
«Comme dans le Truman Show, on nous présente une population américaine composée de gens qui se battent au quotidien pour préserver un système ridicule vieux de plus de trente ans.»
Et comme dans le Truman Show, le YouTubeur invite la jeunesse à se réveiller. Il ne prétend pas pour autant que le chemin est simple:
«Il est important de souligner que le Truman Show imagine la libération non comme une utopie mais comme un monde –tel le nôtre– habité par la multiplicité et la contradiction. [...] Lorsqu'une sortie s'offre à Truman, c'est par une petite porte sombre qui mène sur un territoire inconnu mais habité, on l'espère, par un peu plus d'authenticité.»