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Un des hommes d'affaires les plus haïs du sport américain reprend l'OM

Temps de lecture : 2 min

Frank McCourt a été qualifié de «charlatan» par la presse et méprisé par les supporters pour sa gestion de l'équipe de baseball des Los Angeles Dodgers.

Frank McCourt en avril 2011. KEVORK DJANSEZIAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Frank McCourt en avril 2011. KEVORK DJANSEZIAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Sauf nouvelle péripétie, c'est l'Américain Frank McCourt qui va se porter acquéreur de l'Olympique de Marseille et succéder à Margarita Louis-Dreyfus. Le feuilleton, qui dure déjà depuis de longs mois, est entré dans sa phase finale ce lundi 29 août, écrit L'Equipe:

«Ce businessman américain, âgé de 63 ans, est l'ancien propriétaire de l'équipe de baseball des Los Angeles Dodgers. Son plan de reprise, intitulé “OM Champions Project” est désormais le seul en lice.»

Il faudra un peu de patience encore avant que tout ne soit signé et que la vente soit finalisée (avant la fin de l'année visiblement). Le temps pour nous de faire connaissance avec le nouvel homme fort de Marseille et de nous demander si les supporters marseillais ne vont pas finalement regretter une Margarita Louis-Dreyfus qu'ils ne portent pourtant pas dans leur cœur.

Slate.com faisait un joli résumé de la carrière de Frank McCourt en avril 2011, dans un article sobrement intitulé «Casse-toi Frank»:

«Frank McCourt a acheté les Dodgers, une équipe qu'il ne pouvait pas s'offrir, en utilisant de l'argent qu'il n'avait pas. Dans un deal qui n'aurait pu se produire que dans les années 2000, McCourt a reçu un prêt de 145 millions de dollars de Fox –l'ancien propriétaire des Dodgers– pour acheter l'équipe, se servant de ses parkings à Boston comme d'une caution. (McCourt n'a pas remboursé le prêt et Fox a vendu les parkings.) Pendant ce temps, l'équipe a accumulé plus de 400 millions de dollars de dettes entre 2004 et 2009. Dans ce qui était peut-être l'exemple le plus flgrant du style de comptabilité des McCourt, le propriétaire a fait payer à sa propre équipe un loyer pour jouer dans son stade, les recettes servant à payer les factures personnelles de la famille.»

Au même moment, ESPN le qualifiait de «version du XXIè siècle des charlatans du XIXè qui vendaient un élixir magique comme remède à tous les maux», après une de ses sorties où il essayait de rassurer tout le monde sur la bonne santé de sa franchise. Le tout avant de le placer à la deuxième place des pires propriétaires de franchises de baseball de l'histoire, avec ce commentaire assassin:

«Il grimpe rapidement, mais il n'est pas encore numéro un.»

L'année suivante, il revendait le club, qui n'avait rien gagné en huit ans, pour deux milliards de dollars. Un montant record certes, mais comme le rappelle L'Équipe, tout cela ne dit «rien de l’état dans lequel cet homme d’affaires de 63 ans a laissé la franchise californienne en partant, exsangue et affaiblie après huit ans d’un règne très discuté».

«Petit-fils d’un des propriétaires des Braves de Boston, McCourt n’a ainsi pas hésité à allègrement mêler vie publique et vie professionnelle, ayant nommé d’autorité son épouse Jamie présidente du club. Les errements de son couple, ainsi que son luxueux train de vie, ont été partie prenante de sa gestion des Dodgers: le promoteur américain aurait ainsi détourné plusieurs millions de dollars des comptes du club via divers montages financiers, que ce soit pour assumer un train de vie de pacha ou éponger le coût de son divorce faramineux.»

Alors, forcément, ESPN n'est pas le seul média à ne pas porter McCourt dans son cœur. En 2014, Real Clear Sports le plaçait carrément en seconde position des propriétaires de franchises sportives les plus méprisés, juste derrière Donald Sterling, l'ancien propriétaire de l'équipe de basket des Los Angeles Clippers, indiquant au passage que les supporters avaient déserté les tribunes (8.000 de moins en un an) et qu'ils «ne reviendraient pas avant que Frank McCourt ne dégage de la ville et ne revienne jamais».

Ça nous ferait presque penser à quelqu'un.

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