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Il est intéressant de noter que ce signifiant «identité nationale» fasse aujourd'hui débat, quand il y a quelques décennies il ne semblait pas soulever de question.
Un groupe, une communauté, se constitue quand il met en avant sa différence à l'Autre. La question de l'altérité est au centre de la question de l'identité. Pourquoi cherche t-on aujourd'hui à réfléchir à une identité nationale, en pleine construction européenne?
Le discours dominant semble vouloir nous imposer un regard national (patriotique). Une telle vue permettrait sans doute de légitimer certaines actions gouvernementales: renvoyer l'étranger par exemple, peut être dissiper certaines revendications régionales.
La globalisation nous impose déjà un modèle uniculturel. Evidemment chaque coin de la france, tente de se créer un culture locale, une identité. Plus qu'un malaise local, c'est bien souvent un dessein économique qui se profile là derrière: comment amener le touriste chez nous? et qu'avons nous à lui vendre? une spécialité peut-être?
Alors quoi. Combien d'étiquettes devrais je encore porter?
Je suis déjà breton, mais pas n'importe quel breton: Léonard.
Je suis déjà francais, mais pas n'importe quel français: Breton.
Je suis déjà européen, mais pas n'importe quel européen : Français.
Je suis déjà un occidental, mais pas n'importe quel occidental: moi avant tout.
Merci de réfléchir à ce que je suis, messieurs de «l'identité nationale», mais j'aimerais autant le faire moi même...pour ma survie. A vouloir nous imposer ce signifiant (français) sous lequel on nous prie de nous ranger, on fait de nous des semblables. Mais je suis différent de mon voisin: la preuve il est Trégorois...
Nicolas Kerebel, lecteur de Slate.fr
Image de une: Supporter français en 1998, lors de la Coupe du monde de football/Reuters, Ian Waldie
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