Sur la place de Vieille-Ville, en plein centre historique de Prague, des militants anti-islam ont débarqué, dimanche 21 août, avec un chameau et une jeep, des fausses barbes et des fausses kalachnikovs. Déguisé en imam, Martin Konvicka, un homme politique tchèque d'extrême droite, a déclaré: «Nous allons vous amener la lumière de la vraie foi.» Selon le New York Times, ses acolytes, déguisés en djihadistes, portaient des drapeaux de Daech et ont crié «Allah Akbar».
Konvicka avait conçu cette «performance théâtrale» intitulée «l'Occupation de Prague» comme une dénonciation de l'immigration venant de pays musulmans. Le spectacle avait été approuvé par la mairie de la ville, mais des porte-paroles municipaux ont ensuite expliqué qu'ils n'étaient pas au courant de la teneur de la représentation.
Après environ quinze minutes, la police a fait cesser la performance, qui devait se terminer par la fausse décapitation du président tchèque Milos Zeman. Mais les faux tirs de kalachnikovs et les déguisements étaient assez convaincants pour que de nombreux touristes se mettent à paniquer.
Selon une serveuse d'un restaurant interviewée par le New York Times, près de quatre-vingt personnes se sont mises à courir pour se réfugier dans son établissement en renversant les chaises et les tables. D'autres passants ont compris qu'il s'agissait d'une fausse attaque et une vidéo montre une femme criant «xénophobes!» aux faux terroristes.
Anti-immigration movement faked ISIS invasion to Prague today. Several tourists injured after panic erupted. pic.twitter.com/p6wVmLghS6
— Filip Horký (@FilipHorky) August 21, 2016
«Un mouvement anti-immigrés a créé une fausse invasion de Prague aujourd'hui. Plusieurs touristes blessés après un mouvement de panique.»
L'homme à l'origine du «spectacle», Martin Konvicka, est un biologiste de formation qui a fondé en 2009 un mouvement politique intitulé: «Nous ne voulons pas de l'islam en République tchèque». Comme le précise le Washington Post, il a récemment formé l'Alternative pour la République tchèque 2017, inspiré par le parti anti-immigration l'Alternative pour l'Allemagne, qui devrait présenter une liste aux prochaines élections parlementaires. En juillet, son mouvement avait brûlé un Coran devant une mosquée.