Dans l’État de Washington, les demandes de divorce suivent un schéma saisonnier, avec deux pics en mars et en août. Selon les travaux de Julie Brines, sociologue spécialiste de la division du travail et des rapports économiques familiaux, et de son doctorant, Brian Serafini, cette tendance relèverait de «rituels domestiques» attachés aux vacances d'hiver et d'été.
Ces travaux, présentés le 21 août au congrès annuel de l'association américaine de sociologie, se fondent sur l'analyse des procédures de divorce présentées dans l’État de Washington entre 2001 et 2015, à l'exception de deux comtés ruraux où les mariages peuvent être dissous par courrier, sans comparution devant un tribunal.
Des pics de divorce
Selon les chercheurs, les vacances d'hiver et d'été sont des périodes culturellement sacrées pour les familles, et initier une procédure de divorce à ce moment-là a tout d'un tabou. En outre, les couples en fin de vie peuvent voir ces vacances comme l'opération de la dernière chance, avant de s'avouer vaincus.
Pour le pic de mars, le décalage avec les vacances peut s'expliquer par un facteur économique: la période de Noël pesant traditionnellement assez lourd sur les budgets des familles, les individus concernés semblent vouloir attendre que leur compte en banque reprennent des couleurs avant de se lancer dans des procédures elles aussi assez onéreuses. Le pic d'août est relativement différent, vu qu'il vaut mieux que la paperasserie soit réglée le plus vite possible avant la rentrée des classes, histoire de minimiser l'impact sur les enfants.
Concernant la poussée printanière des divorces, elle peut aussi relever d'un phénomène observé avec les suicides, qui augmentent aussi considérablement à cette période de l'année. Avec des jours qui rallongent et la montée de sève au sens propre comme au figuré, les couples peuvent trouver le regain d'énergie qui leur manquait pour passer à l'acte et formaliser le décès de leur mariage.