Si vous pensiez que rendre sa liberté à Nemo n'aurait aucune conséquence, la suite de cet article est probablement pour vous. En Australie, des chercheurs ont découvert qu'il n'est pas rare de voir des poissons rouges atteindre un kilogramme. Le plus gros sur lequel ils ont pu mettre la main pesait 1,9 kilogramme, raconte le site australien ABC, soit la taille d'un ballon de football.
#ICYMI: Giant goldfish threatening freshwater species in WA waterways, researchers find https://t.co/NoxCWUzKdJ pic.twitter.com/md36rxODxW
— ABC News (@abcnews) 16 août 2016
Pour évaluer ce phénomène, plusieurs chercheurs australiens ont donc décidé de mener une étude sur un an pour observer les modèles des mouvements des poissons rouges dans la nature, —qui parcourent des centaines de kilomètres chaque année— et ont publié les résultats dans la revue Ecology of Freshwater Fish.
Comme l'explique le Dr. Stephen Beatty de l'école vétérinaire et des sciences de la vie de l'université de Perth's Murdoch, et qui travaille sur le programme de contrôle des rivières, à Busselton, dans le sud-ouest du pays, les conséquences de l'arrivée de ces poissons peuvent être désastreuses pour le reste de la faune et de la flore locale. La BBC rappelle en effet que si les poissons rouges sont originaires d'Asie de l'est, ils sont devenus un animal de compagnie assez commun un peu partout dans le monde, et ils sont également considérés comme «l'une des pires espèces aquatiques invasives». Mashable résume d'ailleurs assez bien à quel point:
«Dans la nature, les poissons rouges sont omnivores et ils peuvent avoir une alimentation destructrice. Ils détériorent la qualité de l'eau en retournant les sédiments au fond des rivières, déterrent la végétation, et mangent à peu près tout ce qui est consommable et qui finit devant eux —y compris des œufs d'autres poissons de la région.»
D'autant que comme le souligne la BBC, ces poissons ne vivent pas que cinq ans, comme on peut le croire habituellement, mais jusqu'à 25 ans. ABC indique par ailleurs que les chercheurs soupçonnent les poissons rouges d'avoir amené avec eux une maladie qui cause des lésions cutanées aux poissons.
Les chercheurs australiens espèrent que les résultats de leur étude qui leur a permis de comprendre les mouvements de ces poissons, leur permettra de mettre fin à cette espèce invasive, indique Mashable.
«Nous pensons créer une sorte de piège pour les capturer quand ils vont se reproduire.»
D'autres méthodes, comme la mise en place de filets ou la pêche électrique sont possibles mais une fois mises en place, elles nuiraient également aux poissons locaux.
Alors si vous voulez vous séparer de votre poisson rouge, le Dr. Beatty aimerait que vous ne le jetiez pas dans la nature.
«Se débarrasser d'un animal peut causer potentielle d'énormes dégats, peu importe son apparente innocence dans l'aquarium ou à quel point il a l'air mignon. Tous les poissons n'iront pas former une population qui réussit à se prendre en charge toute seule, mais nous découvrons que de plus en plus en sont capables.»