La proposition de loi est encore loin d'être voté, mais elle fait déjà beaucoup parler, de l'autre côté des Alpes. La députée conservatrice italienne Elvira Savino souhaite punir d'un an de prison les parents «radicalisés» imposant à leurs enfants de moins de 16 ans «un régime alimentaire les privant d'éléments essentiels à leur croissance saine et équilibrée».
Pour les enfants de moins de 3 ans, Elvira Savino souhaite allonger les peines de douze mois. En ligne de mire, se trouvent les régimes vegans, qui consistent à ne pas consommer d'aliments ayant une origine animale, ce qui comprend donc les œufs, ou encore le lait. Cette peine pourrait s'alourdir en cas de «maladie» ou de «mort» liée à ce régime.
Comme l'explique le Huffington Post, «cette proposition ne sort pas de nulle part: au cours des derniers mois, l'Italie a connu quatre cas d'enfants devant être hospitalisés pour malnutrition et ceux-ci suivaient un régime vegan. Pour cette députée centre-droit, le régime vegan “entraîne des déficiences en zinc, fer, vitamine D, vitamine B12 et oméga-3”».
Termes vagues
Autant dire que les débats sont déjà nombreux pour savoir si oui ou non, une telle proposition de loi est légitime, et si les arguments avancés sont avérés. En France, Le Figaro a d'ailleurs interrogé une bio-nutritionniste sur le sujet, qui estime que «le seul élément qui doit être pris en considération, c'est la santé de l'enfant, l'état de sa flore intestinale. De manière générale, chaque régime alimentaire devrait être envisagé de manière individuelle».
Mais cette proposition n'est visiblement pas assez précise pour ne s'attaquer qu'aux vegans soulignent plusieurs médias italiens. La version transalpine de Wired indique ainsi que «si l'initiative commence avec le désir de lutter contre une certaine radicalisation de diverses philosophies nutritionnelles, le texte de la loi est en fait plus large».
«Un parent dont l'enfant devient obèse à cause d'une alimentation trop grasse pourrait, par exemple, être poursuivi pénalement.»
Autant dire que vegans ou pas, les Italiens et les parlementaires feraient bien de s'intéresser à cette proposition de loi.