1.Un bon amateur a sa chance en marathon
C’est la discipline où votre oncle quinquagénaire, qui a découvert la course à pied il y a deux ans, se prend pour un sportif de haut niveau. Et bien ce n’est pas entièrement faux. Si aux Jeux de Londres en 2012, le vainqueur, l’Ougandais Stephen Kiprotich, avait bouclé les 42,195 km en 2 heures 8 minutes et 1 seconde, le dernier athlète, le coureur du Lesotho Tsepo Ramonene, avait fini très loin en 2 heures 55 minutes et 54 secondes. Un temps très honorable pour un amateur, mais loin d’être rare.
Au dernier marathon de Paris –pas connu pour être le parcours le plus rapide–, ils étaient très exactement 564 participants (sur 41.000 quand même) à avoir réalisé un meilleur chrono que Tsepo Ramonene. Pour ça, il faut pouvoir courir à 14,3 km/h de moyenne sur un marathon. Si jamais vous voulez tenter votre chance, le web regorge de plans d’entraînement plus ou moins miraculeux pour faire «moins de trois heures» sur la distance. Chez les femmes, la dernière du wagon était l’Irlandaise Caitriona en 3 heures 22 minutes et 11 secondes.
2.Sur 100m, c'est possible pour un ado sportif
Depuis qu’Usain Bolt domine le sprint mondial et aligne les records sur la ligne droite la plus célèbre du monde, toute une génération d’enfants pense qu’il suffit de dévorer des boîtes de nuggets pour courir moins de 10 secondes sur 100 mètres. Dans son autobiographie Faster Than Lightning, la star jamaïcaine avait, en effet, raconté avoir avalé 100 nuggets par jour au McDonald’s du village olympique.
Dans le monde réel, Usain Bolt reste pourtant hors de portée de n’importe quel athlète –sauf peut-être Justin Gatlin, le repenti dopé meilleur que jamais à 35 ans. Mais aux JO, le 100 mètres n’est pas une discipline où il n’y a que des monstres de performance. À Londres en 2012, le sprinteur des îles Marshall, Timi Garstang, avait signé un piteux 12 secondes 81 centièmes en série. Et le tout sans départ raté. Un temps qu'un adolescent sportif peut parfaitement réaliser.
Si Timi Garstang avait passé l'option athlétisme au Bac, son chrono à Londres lui aurait valu un 3/12 concernant la notation sportive. Pour obtenir la moyenne, il faut franchir la ligne en moins de 12,2 secondes, selon le barème de l'académie de Poitiers. Pour les meilleurs cadets (16-17 ans) en athlétisme, il faut même réaliser 11 secondes 18 centièmes pour accéder au championnat de France.
3.Le saut en longueur, seulement pour les meilleures jeunes féminines
Tout le monde a déjà sauté le plus loin possible dans le bac à sable au collège ou au lycée pour tenter de décrocher une bonne note en saut en longueur. Mais depuis plus de deux décennies, personne n'a réussi à surpasser les records du monde de l'Américain Mike Powell chez les hommes, à 8,95m, et de la Russe Galina Chistyakova, à 7,52m, chez les femmes. Heureusement, la marque est moins ardue pour se qualifier pour les JO.
À Londres, la Lettone Lauma Griva, bonne dernière du concours, a sauté à 6,10m. Une performance pas à la portée de tous. Pour l'épreuve de saut en longueur au Bac professionnel, l'académie de Clermont-Ferrand indiquait que pour obtenir la note maximale sur le saut en lui-même, il fallait dépasser les 4,35m pour les filles (5,50m chez les garçons). Encore loin de l'envol de Lauma Griva donc.
Pour trouver des filles capables de réaliser une telle performance, il faut aller plus haut, en finale des championnats de France féminins catégorie junior (18-19 ans). En juillet 2016 à Châteauroux, trois jeunes athlètes sont allées plus loin que Lauma Griva dans cette compétition.
4.En 100m nage libre, c'est presque facile
Depuis les Jeux de Sydney en 2000 et la course épique du nageur de Guinée-Équatoriale, Eric Moussambani, on sait que le 100m nage libre n'est pas une épreuve réservée uniquement à une aristocratie du sprint aquatique. En Australie, ce sportif amateur qui avait appris à nager à l'université et n'avait jamais déployer son crawl très rudimentaire dans une piscine olympique, avait ému le monde entier en bouclant avec peine et en solitaire sa série après l'élimination pour faux départ de ses deux concurrents.
Eric Moussambani avait réalisé un aller-retour dans le bassin olympique de Sydney en 1 minute 52 secondes 72 centièmes. Un chrono largement à la portée de n'importe quel nageur régulier.
À Rio, l'Éthiopien Robel Kiros Habte, au physique de monsieur tout-le-monde avec quelques kilos superflus, a signé un chrono de 1 min 04 sec 95 centièmes en série. Mon colocataire, triathlète de niveau régional en cadet il y a quelques années, touchait en 1 minute 8 secondes à son meilleur à l'entraînement sur 100m. Pour se qualifier en championnat nationale 2 dans la classe d'âge des 14 ans en 2016, il fallait réaliser un minima de 1 min 02 sec 14 centièmes. Mieux que le temps de Robel Kiros Habte.