«Ah, elle a beaucoup de charme, Valentina, comme Monica Belluci, mais avec moins de poitrine» ou «Ce sont des jeunes filles extrêmement élancées, extrêmement jolies». Ces commentaires élégants, on les doit à la fine fleur des commentateurs sportifs français, Philippe Candeloro et Nelson Monfort, lors des Jeux olympiques d'hiver de Sotchi, en 2014.
Après s’être copieusement fait descendre par les téléspectateurs, les internautes et les professionnels pour leur sexisme à peine déguisé, les commentateurs hexagonaux étaient attendus au tournant pour les épreuves de Rio 2016. Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est encore raté.
1.«Les deux plus grandes drama queens du circuit»
Roberto Schmidt/AFP.
Lors du deuxième tour du tournoi de tennis opposant la Française Alizé Cornet à la numéro 1 mondiale Serena Williams, les commentateurs se lâchent. Le journaliste de France Télévisions François Brabant compare les deux joueuses à des «drama queens»:
«On a les deux plus grandes drama queens du circuit: il va y avoir des grandes démonstrations, des cris, des larmes.»
2.
«Je ne suis pas chauvin, mais les Françaises sont plus mignonnes»
Philippe Lopez/AFP
Opposées aux États-Unis pour la cinquième place du tournoi de rugby à VII, les Françaises sont en difficulté, notamment dans la première mêlée. L'ancien demi de mêlée international Fabien Galthié lâche alors un «Je suis pas chauvin, mais les Françaises sont quand même beaucoup plus mignonnes, beaucoup plus féminines que les Américaines» (à 12min).
3.«Et puis, elle est jolie»
Pascal Guyot/AFP
Encore une fois en rugby à VII, cette fois-ci lors de la finale opposant l'Australie à la Nouvelle-Zélande. L'Australie écrase son adversaire et les commentateurs encensent la demi de mêlée australienne Charlotte Caslick, parlant d'une fille qui «pue le rugby» et qui fait ce qu'elle veut sur le terrain, quand, au moment de rendre l'antenne, on entend un timide mais beau «Et puis, elle est jolie». On ne sait pas franchement qui dit ça en fond, mais on vous laisse apprécier (à 1h51).
4.«Ah, ça pleure chez les gonzesses»
Jack Guez/AFP
En -57kg, la judokate brésilienne Rafaela Silva entre dans l'histoire en offrant sa première médaille d'or des JO au pays-hôte, en battant la tenante du titre Dorjsürengiin Sumiya, quand soudain:
«Ah, ça pleure chez les gonzesses.»
Merci Thierry Rey, en direct sur Canal+.
Le sexisme chez les commentateurs sportifs, 1206ème édition : "Ah ça pleure chez les gonzesses" #Judo #Rio2016
— Rudy Lafarge (@crouks69) 8 août 2016
Honteux.
5.
«Automne Pavia, que l'on pourrait voir ailleurs que sur des tapis de combat»
Jack Guez/AFP
Cette fois, il ne s'agit pas d'un commentaire en direct sur une chaîne de télévision, mais d'un article de l'Équipe sur le même tournoi, consacré à la judokate française Automne Pavia. Un article qui commence par «Automne Pavia est une belle jeune femme», avant de vanter le physique «élancé, que l'on pourrait voir ailleurs que sur des tapis de combat» de la médaillée de bronze de 2012, son côté «fleur bleue», ou ses multiples sponsors parce qu'elle est vraiment «trop mignonne».
Vous êtes relous @lequipe. pic.twitter.com/FjNE2xG6KP
— Freezze (@Freezze) August 8, 2016