L'hypertension, le diabète, les maladies cardiovasculaires ou encore le cancer et la dépression rôdent dans votre famille et vous en voulez énormément à vos ancêtres de vous avoir légué leurs gènes pourris? Apaisez votre colère, les antécédents familiaux des maladies pourraient relever autant de l'ADN que d'un mode de vie et d'un environnement communs, laisse entendre une conséquente étude britannique publiée le 18 juillet dans la prestigieuse revue Nature Genetics.
Menée par des chercheurs de l'Université d'Édimbourg et du MRC sur les données de l'UK Biobank, rassemblant les informations génétiques d'un demi-million de Britanniques âgés de 40 à 69 ans et des membres de leur famille, y compris adoptive ou recomposée, l'étude montre que les facteurs culturels et environnementaux d'une douzaine de maladies courantes, comprenant l'hypertension, l'infarctus du myocarde ou la dépression, sont largement sous-estimés.
Comme l'explique Chris Haley, chercheur en génomique biomédicale et co-auteur de l'étude:
«L'envergure de l'UK Biobank nous a permis d'obtenir des estimations très précises du rôle de la génétique dans ces maladies. Nous avons pu aussi identifier les maladies pour lesquelles l'environnement familial est très important, comme les maladies coronariennes, l'hypertension et la dépression et, de manière tout aussi intéressante, celles où l'environnement familial joue un rôle très limité voire inexistant, comme la démence sénile, les AVC ou la maladie de Parkinson.»
Ainsi, un habitat commun ou des habitudes alimentaires transmises au gré des générations pourraient largement contribuer aux prédispositions d'un individu à des maladies trop rapidement considérées comme héréditaires –en moyenne, estiment les chercheurs, les facteurs génétiques sont surestimés à 47% dans l'analyse des maladies en question.
Reste à savoir si, pour diminuer des risques médicaux, la modification d'un environnement familial est aussi facile qu'on pourrait spontanément le penser.