1.À Forte Village, le grand hôtel CastelloUn vaste resort sarde
À huit kilomètres de Santa Margarita di Pula, sur la côte méditerranéenne sud, bordé par une superbe plage de sable blond se dresse un ensemble d’hôtels de bon confort disséminés dans un parc de pins et de palmiers, 50 hectares voués aux plaisirs infinis des vacances sous le soleil d’été jamais brûlant –pas plus de 30 degrés, et une brise marine rafraîchissante comme souvent en Sardaigne. Et pas de béton affligeant.
Au cœur de ce site verdoyant, un groupe d’investisseurs internationaux après Lord Forte a bâti une sorte de Club Med sans G.O. ni G.M. destiné aux familles, aux sportifs et aux gourmets. Le Castello à la vue époustouflante sur la mer est la meilleure adresse de ce village privé, sans voitures ni péages. On circule sur le parcours fléché en Mini Moke avec chauffeur ou à vélo, le dépaysement façon sarde est parfait et les activités innombrables.
En dehors des bains de mer dans l’eau turquoise transparente, sans cailloux ni galets, voici l’ivresse de la planche à voile, le ski nautique et un restaurant bien situé, le Beachcomber, pour le lunch en maillot de bains. Le sport, tous les sports ou presque sont offerts à la clientèle italienne en majorité, anglaise et russe, et peu de Français, hélas.
Vue d’ensemble sur Forte Village | Avec l’aimable autorisation de l’hôtel Castello
Le football est supervisé par l’école du Club de Chelsea à Londres, les tournois de tennis, le mardi, de basket, de bowling, les courses de kart, tout cela est organisé à merveille dans treize académies sportives. Et ce n’est pas tout, on peut jouer au rugby, boxer, pratiquer le golf 27 trous à dix minutes du Castello, s’adonner à la chorégraphie ou préférer la magie sous la houlette de l’illusionniste Marvin Douglas.
Pas plus de 30 degrés, une brise marine rafraîchissante comme souvent en Sardaigne. Et pas de béton affligeant
On comprend, en vivant à Forte Village, pourquoi des financiers italiens étaient prêts à prendre la majorité du Club Med –ce fut en 2015 un groupe de loisirs chinois, le tout dirigé par le président Henri Giscard d’Estaing.
Le point fort de ce festival d’activités à Forte Village, c’est l’Acquaforte Spa installé dans un centre ultra perfectionné de thalassothérapie dont l’Italie du bien-être s’est fait une sorte de spécialité: la santé par l’eau de mer en Sardaigne, on sait ce que c’est, le yoga, les massages ayurvédiques, les traitements de beauté et de ressourcement de soi figurent dans les programmes de l’Acquaforte.
La cure se déroule selon un circuit de six piscines d’eau chaude concentrée en magnésium, sodium, d’hydromassages stimulant la détoxification de l’organisme et la relaxation. À quoi s’ajoutent le bain à remous, les bains turcs, le sauna, les douches rafraîchissantes (95 euros l’heure et demie). Nombreux sont les résidents de Forte Village qui s’offrent ce séjour de massothérapie et de physiothérapie –pas seulement des sportifs de haut niveau comme les champions de tennis Serena Williams et Novak Djokovic.
L’autre atout de ce village de vacances new look, c’est la gastronomie italienne proposée dans une dizaine de restaurants dirigés par des chefs étoilés de la Botte aux fourneaux du Belvédère, du Cavalieri, du Dune, du Sarde, de la Trattoria Italiana, de la pizzeria et de la table élégante de Gordon Ramsay, le chef anglais aux onze étoiles Michelin.
Chaque soir, les résidents ont à choisir l’adresse du dîner face à la mer, ou devant les piscines géantes. Dans ce resort très fonctionnel est célébré le culte de la «cucina italiana» de la tradition ancestrale. Chaque chef reçoit les matières premières demandées: homard, bar, filet de bœuf, veau, safran, légumes, herbes, fruits… et un éventail de pâtes, de riz et de fromages de la Botte –et allons-y pour le menu du maestro.
Ainsi à la carte de Belvédère ce soir-là, une composition de fruits de mer à l’huile d’olive et citron, des fettuccine au homard tomates et herbes, un tartare de langoustines au pecorino et un dessert au chocolat Guanaja et framboises. Infini est le répertoire italien!

Dans ce resort très fonctionnel est célébré le culte de la «cucina italiana» de la tradition ancestrale | Avec l’aimable autorisation de l’hôtel Castello
Même la star des fourneaux britanniques Gordon Ramsay –trois restaurants en France, à Versailles et à Bordeaux– a dû se plier aux exigences du Forte Village: l’ode aux préparations italiennes de la mamma. Ainsi l’Anglais a-t-il conçu avec le chef sarde Alessandro Cocco des grosses crevettes aux câpres, café et sauce au yaourt, un fritto misto de poisson et légumes, un tartare de bar au guacamole, des spaghettis à l’ail et huile d’olive, des raviolis de porc aux scampi, des maccheroni au ragoût de canard, et un tiramisu assez liquide. Pas d’acrobaties ni de sophistications déroutantes.
De tous les menus à l’italienne, c’est la partition savante de Gordon Ramsay, très maîtrisée, goûteuse et délicate, qui se classe en tête de ses concurrents locaux –seulement vingt-cinq couverts au dîner, service stylé et vue plongeante sur la mer. Notez que la diète méditerranéenne comme le régime crétois, la culture élaborée de la table figurent dans l’héritage mondial de l’Unesco.
On n’en finirait pas de dénombrer les multiples prestations de Forte Village: les dîners exceptionnels de chefs invités dont Pierre Meneau du Crom’Exquis à Paris, les soirées au champagne Ruinart, Thiénot et Dom Pérignon, les grands Bordeaux à l’honneur et les cours de cuisine où l’on vous apprend l’art de la pizza et des sushis car ici on vise la clientèle internationale. L’Italie, grand pays du tourisme moderne, sait distraire et choyer ses visiteurs dans ce cadre bucolique de Sardaigne, l’île sans fin.
Strada Statale 195, à Santa Margherita di Pula. À 39 kilomètres de Cagliari
Tél.: +39 070 921 8818
Chambre en demi-pension et petit déjeuner copieux à partir de 270 euros au Castello
Limousine climatisée à l’aéroport
2.Le Grand Hôtel des Thermes à Saint-MaloUne étonnante success story
Après Roscoff centre pionnier historique, ce furent Saint-Malo et Quiberon: la thalassothérapie bretonne a pris un formidable essor grâce aux bienfaits de la mer et aux centres de santé voués aux soins du corps et de l’esprit.
Le Grand Hôtel de Saint-Malo, d’ancienne réputation, a trouvé dans les années 1980 un visionnaire, Serge Raulic, qui a su développer magistralement les thermes marins, le savoir-vivre moderne d’un superbe cinq étoiles admirablement situé face à la mer: une adresse incontournable dans la cité balnéaire chère à François-René de Châteaubriand.
Voilà la localisation naturelle de la vraie thalassothérapie, le climat tempéré d’une forte teneur en oxygène, la brise marine purificatrice, chargée en iode, silice et autre sels. Des effets multiples, stimulants, tonifiants pour le ressourcement de soi
Il est 11 heures du matin à Saint-Malo devant l’entrée du parcours aquatique et de la piscine chauffée à 39 degrés. Les curistes, en majorité des femmes, circulent dans le labyrinthe aquatique truffé de jets sous-marins, de courants, de bains bouillonnants. C’est à la fois ludique et tonique pour le corps –quarante-cinq minutes de bien-être ou plus qui favorisent la relaxation, la circulation sanguine et la détente musculaire globale.
Beaucoup de Malouins et de vacanciers de la côte bretonne s’offrent cette baignade originale, à coup sûr l’innovation la plus efficace, la plus courue de l’éventail des soins d’hydrothérapie marine ultra perfectionnée du centre de thalasso de Saint-Malo.
Aquatonic du Grand Hôtel des Thermes | Photo d’Y. Werdefroy, avec l’aimable autorisation du Grand Hôtel des Thermes
L’eau de mer est pompée à 600 mètres du rivage dans le grand respect de l’environnement, l’eau décantée conserve l’intégralité de ses pouvoirs thérapeutiques. Il y a trois médecins au centre de thalasso et un nutritionniste, Frédéric Derat Carrière, qui a de quoi s’occuper car les curistes en surpoids sont loin d’être une minorité.
Il faut dire qu’ils se régalent de plantureux petits déjeuners aux trois restaurants: la Terrasse sur la plage, la Verrière (basses calories) et le Cap-Horn, riche en poissons et crustacés des criées locales, bars de ligne, homards, turbots, huîtres iodées. Il n’y a aucun poisson d’élevage à la carte du chef Pascal Dugué, trente ans de maison, qui fait des démonstrations culinaires une fois par semaine –quarante cuisiniers sont à ses côtés. Oui, un gros bateau de pierres blanches très fréquenté en été comme en hiver: c’est le miracle de ce grand hôtel.
En fait, cette vogue actuelle de la santé par la mer sur l’immense littoral malouin n’aurait pas existé sans la clairvoyance, l’expérience et la prise de risques de Serge Raulic, un sexagénaire actif qui a rénové le Grand Hôtel, ajouté une aile bien intégrée à l’ensemble grâce à une passerelle comme au Danieli de Venise et amélioré le confort lumineux des 179 chambres et suites, tout cela n’a rien à envier aux palaces du Groupe Barrière de Deauville, de Cannes, de Dinard, de La Baule…
Il faut savoir que le maître de ces lieux de vie et de thalassothérapie a fait cela seul, sans l’appui d’un groupe puissant. Mais, surtout, ce personnage chaleureux aux cheveux de neige dont la mère de 94 ans est une résidente malouine a eu la chance, dans les années 1970, de devenir l’adjoint de Louison Bobet à Quiberon, la star des stations de thalasso qui a vu défiler, en peignoir, l’élite des gens d’affaires, des médias de la scène et de l’écran –de Gérard Depardieu à Nadine de Rothschild, qui a même acheté une maison de pêcheurs sur la plage de Quiberon.
En quelques années, la cure marine à Quiberon s’était installée dans l’imaginaire des vacanciers d’hiver. Les gens ont cru avec raison aux ressources de l’eau de mer, aux apports des oligo-éléments et aux effets bénéfiques des soins marins sur les organismes stressés par la vie urbaine. Santé, énergie, détente et sociabilité, la thalasso a gagné ses lettres de noblesse dans la Bretagne des ports battus par les vents, et le Groupe Accor à la suite des Bobet en a fait ses choux gras.
À Saint-Malo, dès 1981, l’enfant du pays, Serge Raulic, avait bien vu la bonne localisation naturelle de la vraie thalassothérapie, le climat tempéré d’une forte teneur en oxygène, la brise marine purificatrice, chargée en iode, silice et autre sels. Des effets multiples, stimulants, tonifiants pour le ressourcement de soi. Oui, on peut prolonger le temps de vie qui nous reste dans la bonne humeur et la sérénité en perdant du poids.
Mais là où Serge Raulic, fils d’un modeste hôtelier restaurateur breton, saisi par la beauté du site malouin préservé du béton envahissant, a épaté son monde, c’est dans l’expansion continue des soins de thalasso. Le propriétaire du Grand Hôtel de style Belle Époque (premier ascenseur en 1900) a su s’entourer de professionnels de la santé, d’hydrothérapeutes imaginatifs qui ont diversifié les exercices marins à la carte –visite médicale recommandée– en plus des jets sous-marins, des affusions, de l’enveloppement d’algues, du modelage sous une pluie d’eau chaude à quoi se sont ajoutés les spa des thermes, le fitness area, l’espace forme, les cours de gymnastique aquatique, la cosmétique anti-âge, l’espace coiffure (l’étude du cheveu à la micro-visionneuse offert). On vient en famille à Saint-Malo, sans snobisme ni m’as-tu-vu.

Grand Hôtel des Thermes à Saint-Malo | EasyRide, avec l’aimable autorisation du Grand Hôtel des Thermes
On comprend que le Grand Hôtel malouin reçoive 25.000 curistes par an. Il faut savoir se repérer dans la palette d’exercices et de pratiques balnéaires.
Côté bonne chère, les assiettes zen, carottes râpées, poulet froid, compote de fruits ne sont pas aux menus des trois tables du Grand Hôtel de la famille Raulic. Il s’agit de donner du plaisir par la variété des plats: la mère de Serge Raulic était un cordon-bleu réputé.
Tous les classiques de la grande cuisine française figurent sur la carte des deux repas du Cap-Horn –excellent menu en demi-pension– avec la salade de homard bleu, les escalopes de bar marinées, la salade de foie gras et jambon pata negra, le suprême de turbot sauvage, le filet de bœuf charolais au foie gras et le kouign-amann à la crème glacée ou la tarte fine aux pommes. Tout cela à des prix très raisonnables. Il y a peu d’hôtels de cure de France qui réussissent à afficher un tel répertoire gourmand pour plus de 300 couverts par jour: les chefs Dugué et Pochon pour les pâtisseries sont parmi les plus expérimentés de Saint-Malo où les gargotes pour mangeurs naïfs sont légion dans la vieille ville aux ruelles étroites. Arnaques et pizzerias partout.
Tout cela, cette créativité féconde a valu au Grand Hôtel malouin une expertise internationale en Égypte et à Bali, où le culte du corps fait partie de l’art de vivre. Le Michelin devrait mieux valoriser ces prestations de restauration élégante proposées aux vacanciers et curiste d’une fidélité exemplaire au grand hôtel de la famille Raulic.
100, boulevard Hébert 35400 Saint-Malo
Tél.: 02 99 40 75 75
Menus du Cap-Horn à 38, 58 et 60 euros; champagne Ruinart rosé à 48 euros; belle carte des vins à des tarifs remarquables, Chinon blanc à 18 euros la demi-bouteille
Chambres de 100 à 700 euros pour les suites; nombreux forfaits en demi-pension
Courts séjours d’un à trois jours; pour six jours, vingt-quatre soins à partir de 720 euros
À 800 mètres des Thermes marins, une bâtisse moderne face à la Manche: 64, chaussée du Sillon 35400 Saint-Malo
Tél.: 02 99 40 40 00
Restaurant gastronomique les 7 Mers avec une belle vue; cuisine raffinée du Breton Stéphane Haissant, ancien chef de la Tour d’Argent engagé par feu Claude Terrail: langoustines au curry, poitrine de canette rôtie à la carte envoyée ces jours-ci par l’excellent Steven Carré; menus à 32, 47 et 60 euros; rosé des Riceys champenois au verre à 12 euros
Chambres à partir de 124 euros
Autres hôtels de la famille Raulic
L’Antinea, le Jersey sur la plage, le Louvre dans la vieille ville, la résidence Reine Marine, la Villa des Thermes, sept appartements et une maison, la villa Neptunia proche de la plage, le Saint-Malo Golf Resort, à 15 minutes, 9 et 18 trous
Tous renseignements au 02 99 40 75 00
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