Au cours de leur expédition sur l’île Bely, au nord de la pointe du Yamal, en Sibérie, des chercheurs ont fait une drôle de découverte: sous leurs pieds, la terre bougeait comme s’ils marchaient sur un matelas gonflé d’eau. «C’était comme de la gelée», affirme l’un des chercheurs filmé par la télévision locale Vesti Yamal. «Je travaille ici depuis 20 ans, et je n’avais jamais vu ça», complète Alexander Sokolov, un scientifique de l’antenne locale de l’Institut d’écologie des plantes et des animaux, interrogé par le Siberian Times.
Les chercheurs ont analysé ces «bulles», et ont trouvé des concentrations en méthane 200 fois supérieure aux normes, et 20 fois plus élevée en dioxyde de carbone. Ils ontont découvert ce jour-là environ quinze «bulles» similaires. La formation de ces bulles pourrait être due à de fortes chaleurs, qui ont fait fondre le pergélisol, une couche terrestre profonde habituellement constamment gelée.
Bombe à retardement
Le dégel de ce pergélisol est une véritable bombe à retardement pour la planète, estiment de nombreux scientifiques du climat. «En dégelant, il pourrait libérer une grande quantité de gaz à effet de serre qui ferait monter la température terrestre de plusieurs degrés», expliquait il y a deux ans Dorota Retelska, docteure en biologie, dans une tribune du Plus. Le méthane engendre un effet de serre 23 fois plus important que le gaz carbonique. Un rapport estime que près de 200 milliards de tonnes d’émissions de carbone pourraient être libérées du pergélisol si le climat continue de se réchauffer.
Déjà, ce dégel a entraîné la formation de nombreux cratères dans le sol. En attendant, à défaut de prendre des mesures sérieuses pour empêcher ce dégel, certains s’amusent avec les bulles de méthane qui apparaissent. Comme cet homme, qui les fait brûler: