L'ancien chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic boycotte son propre procès. Il devait commencer à comparaître ce lundi 26 octobre devant les juges du TPI pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis durant la guerre de Bosnie (1992-1995). Il est notamment accusé de génocide pour le siège de Sarajevo, qui a duré 43 mois, et pour le massacre de 8.000 Musulmans de Bosnie à Srebrenica, en 1995, au cours du conflit — le plus sanglant sur le sol européen depuis la Seconde guerre mondiale.
Le 22 octobre, il avait informé par écrit les juges du Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie qu'il allait boycotter l'ouverture de son procès.
«Je vous informe par la présente, avait-il écrit, que ma défense n'est pas prête pour mon procès qui doit commencer le 26 octobre et que par conséquent je ne me présenterai pas devant vous à cette date».
Karadzic, qui se défend seul, avait demandé en vain aux juges un report de l'ouverture du procès. Il avait été arrêté en juillet 2008 à Belgrade après 13 ans de cavale.
L'accusé, qui se défend seul mais est assisté en coulisses par une vingtaine de juristes et avocats, dénonce «des circonstances inégales, disproportionnées et injustes dans lesquelles la défense est privée des conditions minimales absolues pour les préparatifs qui feraient de la défense un opposant sérieux et respectable».
Les juges sud-coréen O-Gon Kwon, britannique Howard Morrison et Melville Baird, de Trinidad et Tobago, ont ouvert l’audience à La Haye, comme prévu, pour constater que l’accusé n’était pas présent. Du fait du boycott, le procès a été suspendu environ un quart d'heure après son ouverture; les juges ont précisé que les débats reprendraient mardi avec la déclaration de l'accusation.
Ce procès est sans doute le plus important du TPI après celui de Slobodan Milosevic, complice de Karadzic et premier ex-chef d'État qui devait être jugé par un tribunal international, en 2002. Mais Milosevic était mort à La Haye avant la fin de son procès en mars 2006. Karadzic est donc le plus haut responsable du conflit bosniaque à être jugé par le TPI. Son alter ego militaire, le général serbo-bosniaque Ratko Mladic, est toujours en fuite.
[Lire l'article complet sur Le Monde.fr]
Vous souhaitez proposer un lien complémentaire sur ce sujet ou sur tout autre sujet d'actualité? Envoyez-le à infos @ slate.fr
Image de une: Radovan Karadzic, Wikipédia