Au début des années 2000, les Américains qui avaient déjà entendu parler de la ville de Scranton ne la connaissaient généralement que pour deux raisons: son rayonnement d'antan dans la production de fer, d'acier et de charbon, et le fait qu'elle ait vu naître et grandir Joe Biden, l'actuel vice-président des États-Unis. Scranton, 76.000 habitants environ, était alors une ville normale, comme il en existe des milliers aux États-Unis. Ni grande, ni petite; ni célèbre, ni totalement inconnue.
Aujourd'hui, elle s'est imposée comme un passage quasiment obligé de la présidentielle américaine. Donald Trump s'y est rendu. Hillary Clinton, dont le père est né là-bas, et Joe Biden également, tout comme Chelsea Clinton, la fille de la candidate démocrate. «Partout où la vie me mène, je garde toujours en tête que je suis la petite-fille d'un employé d'usine et la fille d'un petit commerçant», lançait Hillary Clinton, en août, pour chauffer la salle lors de son meeting.
Pourquoi un tel revirement? D'abord parce que Scranton est située dans un État clef de la présidentielle, la Pennsylvanie: une terre résolument démocrate depuis les années 1990 mais que Trump espère reconquérir. Ensuite, parce que Clinton comme Biden aiment à se réclamer de leur héritage local. Et accessoirement, parce que Scranton évoque, aux yeux du grand public, le décor d'une des séries télévisées les plus populaires et les mieux écrites de l'histoire de la télévision: The Office.
Brian Baumgartner, qui interprète Kevin Malone dans la série, se souvient que, déjà en 2008, trois ans après le lancement de The Office, les candidats à la présidentielle avaient tout mis en œuvre pour se mettre Scranton dans la poche et profiter de la notoriété de la ville en se rendant sur place pour des meetings:
«Tout le monde voulait mettre Scranton de son côté. Hillary Clinton a évoqué ses racines à Scranton. Joe Biden a évoqué ses racines à Scranton. On aurait dit que, soudain, il était "cool" de venir de Scranton. Si la série a eu un rôle dans ce changement, alors j'en suis très heureux.»
Une ville recréée en Californie
Pendant neuf saisons et 201 épisodes, The Office, adaptée de la série britannique du même nom imaginée par Ricky Gervais et Stephen Merchant, a secoué le quotidien de Scranton. L'intrigue –et c'est un bien grand mot en ce qui concerne cette série– tient en une phrase: un faux documentaire (ou mockumentary) qui suit le quotidien des employés de Dunder Mifflin, une société de vente de papier.
Mais contrairement à ce qu'elle laisse penser, The Office n'a pas été tournée à Scranton. Même si de nombreux lieux pris pour décor dans les différents épisodes existent dans la ville –le restaurant Cooper's Seafood, le lac Wallenpaupack ou encore le Poor Richard's Pub...–, les scènes ont été jouées à plusieurs milliers de kilomètres de là, dans des studios situés dans le quartier de Van Nuys, à Los Angeles.
Pour donner l'impression aux téléspectateurs que l'action se déroule véritablement à Scranton, certains plans extérieurs de bars, de commerces ou de monuments ont été filmés par des équipes de tournage de la série dépêchées sur place. Mais le reste du tournage, lui, a eu lieu en Californie.
Là est toute la force de The Office: être parvenu à recréer Scranton à distance et à reproduire son identité, son climat, ses coutumes et son environnement avec fidélité, authenticité et respect pour ses habitants. Et pourtant, avant de débuter le tournage, Greg Daniels, créateur et producteur exécutif de la série, ne savait pas grand chose de la ville. Comme il nous l'a confié, son choix comme décor est avant tout la conséquence d'une succession de hasards:
«J'ai fait une liste de plusieurs villes du nord-est des États-Unis. Des villes plutôt petites et déjà connues du grand public, assez proches de New York, mais où les gens n'avaient pas forcément pour habitude de se rendre régulièrement. Puis plusieurs coïncidences m'ont dirigées vers Scranton. Je lisais de nombreuses nouvelles de John O'Hara dont l'action se déroule là-bas et, un jour, en achetant des cartes de vœux de Saint-Valentin à mes enfants pour qu'il les distribuent en classe, je me suis aperçu qu'elles avaient été imprimées à Scranton par une entreprise de papier locale.»
Comme si cela ne suffisait pas, quelques temps après avoir tranché et choisi Scranton, Greg Daniels s'est aperçu qu'il y existait même une rue au nom de Mifflin –comme celui de la société qu'il prévoyait de mettre en scène– et qu'il s'agissait d'un nom de famille typique de la région. «C'était écrit», dit-il.
Réalisme météorologique
La plupart des acteurs, eux non plus, ne connaissaient pas vraiment Scranton avant d'incarner un personnage dans The Office. «J'en avais simplement entendu parler, mais c'est tout», reconnaît Andy Buckley qui incarne David Wallace, le directeur général de Dunder Mifflin. Creed Bratton, qui y joue son propre rôle, et Brian Baumgartner nous ont eux aussi confié qu'ils ne savaient quasiment rien de Scranton avant le début du tournage.
Sous l'impulsion de la production et des auteurs du programme, les acteurs ont toutefois dû rapidement rattraper leur retard. Une remise à niveau impérative pour Greg Daniels, qui voyait dans la reproduction de l'esprit de la ville un élément essentiel de la série.
«Nous avons utilisé les vrais noms de bars, de boulangeries... Et nous avons filmé autant de plans extérieurs de Scranton que possible. Sur le plateau, nous avions des bibelots venus directement des entreprises de Scranton. Je me souviens d'un professeur d'écriture de scénario qui m'a dit un jour: "Plus tu seras précis, plus on aura l'impression que c'est vrai".»
La Chambre de commerce de Scranton s'occupait de l'expédition de colis (autocollants, mugs, affiches...) en provenance des entreprises et des commerces locaux, et a même réalisé quelques déplacements jusqu'en Californie pour les remettre à la production en main propre. Quand le chef-accessoiriste de The Office s'est rendu au Mall at Steamtown, le centre commercial emblématique de la ville, qui apparaît plusieurs fois dans la série, il a été accueilli comme une rockstar, se souvient Michele Dempsey, une architecte locale très impliquée dans les relations entre les équipes de production et Scranton.
«Les gens venaient déposer tout plein d'objets provenant de leur boutique, en espérant qu'ils apparaissent ensuite dans la série», raconte-t-elle. C'est ainsi que l'on a pu apercevoir, à de nombreuses reprises, le logo de la radio musicale locale Froggy 101 (depuis renommée WGGY), grâce à un autocollant ingénieusement placé sur le bureau de Dwight Schrute (Rainn Wilson).
Un autocollant officiel de la radio Froggy 101 qui émet à Scranton sur le bureau de Dwight I NBC
Cette obsession d'authenticité s'est aussi manifestée dans la transposition de la météo locale. Car il fallait montrer Scranton, une ville du nord-est des États-Unis, comme ce qu'elle est vraiment: pluvieuse souvent, enneigée parfois. Des conditions climatiques que l'on retrouvait assez rarement sur les lieux du tournage, en Californie. «Il était difficile de tourner sous la pluie. Alors, nous profitions de chaque intempérie en hiver pour filmer, afin de retranscrire l'esprit du nord-est des États-Unis», expliquait Steve Burgess, producteur de The Office, dans une interview à la radio californienne KPCC, en 2013.
Il y raconte aussi comment, pour les épisodes de fin d'année, la production a été contrainte de faire venir de la neige artificielle sur le parking fictif du Scranton Business Park afin de coller au mieux aux traditionnelles périodes de Noël que vit habituellement Scranton.
Un générique «fait maison»
Avant The Office, d'autres séries avaient déjà planté leur décor et leur intrigue dans des villes réelles –prenez Dallas, Beverly Hills ou Plus belle la vie à Marseille, par exemple–, mais rarement avec autant de subtilité et d'efforts dans les détails. L'histoire qui se cache derrière le générique de début en est la parfaite illustration. Avant que Scranton ne soit définitivement choisie comme ville-décor, John Krasinski (Jim Halpert) s'y est arrêté, alors qu'il roulait en direction de Los Angeles, et y a tourné lui-même plusieurs plans généraux de la ville ainsi que quelques images dans une entreprise locale de vente de papier.
Les images du générique de la série filmées par l'acteur John Krasinski I NBC
Initialement prévues pour l'épisode pilote de la série et rien d'autre, ces images –tremblantes et de qualité moyenne– ont finalement été conservées dans le générique d'ouverture pendant neuf saisons. Un gage de fidélité qui a séduit Joshua McAuliffe, journaliste au Scranton Times, le quotidien local de la ville de Scranton, et auteur d'un blog sur l'actualité de la série:
«Si la série a eu autant d'impact sur les habitants de la ville, c'est d'abord parce que ses auteurs sont parvenus à reproduire avec précision ses spécificités. Au lieu de mettre en scène des lieux qui n'existent pas, ils ont pris la décision de parler de vraies enseignes. C'est ce qui a permis aux habitants de s'identifier à la série et ce qui a rendu le visionnage des épisodes un peu plus spécial pour eux.»
Et pourtant, pour Joshua McAuliffe, ce n'était pas gagné d'emblée. Greg Daniels se souvient d'un premier contact très froid avec le journaliste, lors d'une interview avant la diffusion de la série:
«Il était sur la défensive et s'est montré très protecteur envers sa ville. J'ai essayé de le convaincre que ma volonté était d'être "vrai" et non de m'en prendre à Scranton. Il m'a répondu: "Ouais, on verra". On aurait dit que j'étais un mec d'Hollywood qui débarquait en ville et qui commençait à draguer sa mère.»
Au fil des épisodes, The Office a pourtant su établir une proximité réelle et sincère avec les habitants de Scranton et montrer leur ville pour ce qu'elle est vraiment: attachante et trop longtemps victime d'idées reçues et de clichés peu flatteurs. «Scranton est un personnage à part entière de la série. Les auteurs et les acteurs ont touché une corde sensible et ont joué avec, comme dans une symphonie», résume Michele Dempsey.
La parodie de «Straight Outta Compton» de N.W.A en «Straight Outta Scranton» I NBC
Une réussite qui a créé une sympathie à double sens, chez les locaux, mais aussi chez les acteurs de la série. Andy Buckley, qui s'est rendu à Scranton plusieurs fois pendant et après la diffusion, s'y est même fait des amis. «J'ai appris par eux, et c'est un plaisir à entendre, que la série les avaient rendu un peu plus fiers de leur ville», reconnaît-il. «On les a faits, ils nous ont faits», résumait de son côté Creed Bratton.
Ce lien affectif s'est concrétisé dans deux événements d'envergure où les fans ont eu la chance de rencontrer leurs idoles dans les rues de Scranton. D'abord avec The Office Convention (2007), puis avec la Wrap Party (2013), organisée quelques jours avant la diffusion du tout dernier épisode. Michele Dempsey, une des organisatrices de ces rassemblements, se souvient:
«Après tant d'années de complicité, les fans et le casting ont finalement eu la chance de se rencontrer et c'était quelque chose d'incroyable. Comme nous l'avions promis à Greg Daniels, c'était du gagnant-gagnant-gagnant, pour la série, pour la ville et pour les fans. Il est rare pour des acteurs et des auteurs de voir, à une telle échelle, à quel point ils ont pu marquer la vie des gens. C'était une occasion, des deux côtés, de pouvoir se dire "merci" en chair et en os.»
Une relation unique avec les fans
La première édition, en 2007, a été un véritable défi. «Il était si rare, pour une série, d'avoir son propre Comic-Con dédié à ses fans que l'on avait du mal à prédire comment ça allait se passer», décrit Tim Holmes, également en charge de l'organisation.
Pour s'assurer de la réussite de l'événement, les organisateurs avaient mis toutes les chances de leur côté pour rameuter le plus de fans possible. Dans cette entreprise, Jennie Tan alias «Tanster», créatrice du blog officetally.com, entièrement consacré à la série, a été d'une grande aide. Quelques mois avant l'événement, Brian Baumgartner et Angela Kinsey (Angela Martin) étaient également venus en personne à Scranton pour aider à la promotion de l'événement.
Six ans plus tard, en mai 2013, ce sont près de 10.000 personnes qui se sont réunies pour célébrer la venue du casting au complet (dont John Krasinski, Steve Carell ou encore Jenna Fischer, les acteurs vedettes, qui n'avaient pas pu faire le déplacement lors du premier rassemblement), des auteurs et des producteurs pour une grande fête d'adieu.
L'événement a commencé par une gigantesque parade en voiture dans les rues, une série de performances et concerts –notamment de Creed Bratton, musicien au sein des Grass Roots. «Pour les locaux, c'était évidemment un grand moment, car ce n'est pas tous les jours que l'on a l'occasion de voir les acteurs se rendre ici. Pour les fans qui ne vivaient pas à Scranton, c'était l'occasion rêvée de voir à quoi ressemble la ville», estime Joshua McAuliffe.
La fête s'est ensuite poursuivie dans le stade de baseball de Scranton où tout le casting s'était réuni pour interagir avec les fans et, évidemment, les remercier une dernière fois de leur soutien. Rainn Wilson, qui joue Dwight Schrute, y avait fait une entrée remarquée.
Alors que les acteurs avaient pris possession d'un bar de la ville pour y servir eux-mêmes les fans, prendre des photos et discuter avec eux, Michele Dempsey garde en tête une anecdote qui résume à elle seule cette «nuit magique». C'est une phrase prononcée par Steve Carell, à 4 heures du matin, à un fan dont les larmes commençaient à couler: «Ne sois pas triste que ce soit terminé, réjouis toi plutôt que cela soit arrivé».
Thank You Scranton.
— Steve Carell (@SteveCarell) 5 mai 2013
I <3 Scranton
— RainnWilson (@rainnwilson) 5 mai 2013
Un jour, après la grande fête de 2007, Brian Baumgartner a contacté Michele Dempsey pour lui faire savoir que certains membres du casting allaient participer au jeu télévisé «The Family Feud» –l'équivalent de l'émission «Une famille en or»– et qu'ils souhaitaient faire profiter de leurs gains une association de Scranton. Le 8 juillet 2008, les 50.000 dollars remportés lors de cette émission –que l'on peut revoir ici– ont été reversés au Children's Advocacy Center (CAC), une association installée à Scranton, qui défend et vient en aide aux enfants victimes d'abus sexuels.
Les membres de «The Office» sur le plateau de «The Family Feud» avec Brian Baumgartner (à droite) I NBC
«L'argent qu'ils ont gagné, ce n'était pas que pour le show. Ils ont senti un vrai lien avec Scranton et ce geste montre à quel point il était sincère», ajoute Michele Dempsey. Avant de choisir cette association en particulier, Brian Baumgartner s'était lui-même rendu à Scranton, dans les locaux du CAC, pour voir ce que l'argent de l'émission pourrait changer. «On dit souvent: "Ne rencontrez pas vos idoles". Mais, dans ce cas précis, cela ne s'applique pas. Brian Baumgartner est clairement l'une des personnes les plus cool que vous aurez l'occasion de rencontrer», poursuit-elle.
Il semble d'ailleurs être l'un des acteurs les plus liés à Scranton. Pendant et après la diffusion de la série, l'acteur y est retourné à plusieurs reprises, nous a-t-il avoué:
«J'aime cette ville de tout mon cœur, et je le pense profondément. Les gens que j'ai rencontré là-bas sont aujourd'hui des amis. Tellement de gens incroyables et et chaleureux m'ont ouvert leur porte. Je me sens si chanceux lorsque je vois tout ce que The Office a pu m'apporter.»
Le burger «Michael Scott»
Dire que The Office a fondamentalement changé le quotidien de Scranton serait exagéré. La série l'a néanmoins chamboulé, un peu par surprise, alors que personne ne lui prédisait un tel succès. «Dès la diffusion des premiers épisodes de la première saison, on a commencé à voir de plus en plus de voitures avec des plaques d'immatriculation des États de Caroline, ou d'autres endroits aussi éloignés. Ce n'est pas fréquent à Scranton, c'était donc clairement le signe que la série suscitait de la curiosité», raconte Tim Holmes.
La ville n'a pas vu non plus son économie exploser, mais a pu se réjouir d'un afflux touristique certain. Un succès dont s'était félicité le maire de l'époque, Christopher Doherty. Des circuits touristiques ont vu le jour, des agences immobilières ont flairé la bonne affaire et des commerces ont pu profiter de leur soudaine notoriété. «On a vu des fans et des touristes s'arrêter pour voir à quoi ressemblait le bar mentionné dans la série. Ils s'arrêtaient un peu par hasard, lorsqu'ils étaient dans le coin. Souvent, c'était au milieu de la journée, mais le bar est fermé. Alors, quand on les croisait, on prenait le temps de discuter avec eux, de leur faire visiter les environs», explique Joseph Voyt, responsable du Poor Richard's Pub, un bar du centre-ville de Scranton où les employés de Dunder Mifflin aimaient à se retrouver après le travail ou lors d'occasions spéciales.
Même après la diffusion de la série, l'ombre de The Office a continué de planer sur la ville. Un burger «Michael Scott» (poulet grillé, fromage suisse, piment rouge, tomates et salade) a été ajouté à la carte du restaurant Farley's, qui apparaît dans la série. D'autres enseignes, devenues emblématiques grâce au programme –Alfredo's Pizza Café en tête–, se sont lancées dans la vente de tee-shirts floqués au nom de la série. Et, consécration ultime, la Chambre de commerce de Scranton a ajouté la société fictive Dunder Mifflin à son registre officiel.
«Du charbon au cool»
L'effet The Office s'est aussi fait ressentir sur la démographie de la ville. Le Wall Street Journal, en 2008, évoquait le retour aux sources de certains Américains originaires de Scranton dans la foulée de la série et de la rénovation de plusieurs quartiers de la ville. Même si cela reste difficile à démontrer, l'université locale –forte de 10.000 étudiants et spécialisée dans les sciences, la médecine et les professions médicales– semble également avoir profité de l'engouement autour de la série.
«La popularité de Scranton a joué dans la reconnaissance de la ville, et cela a peut-être entraîné certains étudiants à se pencher vers son université au moment de choisir l'endroit où ils poursuivront leurs études», explique Stuart Zygmund, directeur de la communication de l'université. Mais il reste prudent. «Depuis 2000, l'université à battu des records d'inscriptions grâce à d'importants investissements dans les infrastructures et les moyens alloués à l'enseignement. Compte tenu de ces éléments et de la décision cruciale que représente le choix d'une université, on peut difficilement lier cette augmentation au succès du programme. Mais, lors des journées portes ouvertes, on continue de nous poser des questions sur la série.»
Un sentiment que partage le journaliste Joshua McAuliffe:
«Aujourd'hui, le phénomène The Office n'est plus aussi important qu'avant, au moment de la diffusion de la série. Mais, la série revit grâce aux rediffusions et il reste encore des millions de fans, dont certains ont tellement aimé le programme qu'ils ont postulé à l'université de la ville.»
Applying to the University of Scranton bc The Office¯\_(ツ)_/¯
— Jess Ketchum (@jessiexsoria) 29 janvier 2016
«The Office nous a rendu une identité qui est bien plus fidèle à ce que nous sommes. Scranton y a été décrite comme une ville excentrique, imparfaite mais résolument sympathique», ajoute Michele Dempsey. «Il y a un siècle, le nom de Scranton était emblématique aux États-Unis, grâce à ses mines durant la Révolution industrielle. Mais au cours des cinquante dernières années, Scranton a hérité du surnom de "Rust Belt" [“ceinture de la rouille”], d'une ville qui fut grande», note Tim Holmes, qui cite un article du Philadelphia Inquirer sobrement mais très justement titré «Scranton, from coal to cool» («Scranton, du charbon au cool»).
Car la plus grande réussite de The Office est bien là: avoir rendu à Scranton ses lettres de noblesse. Et l'avoir replacée sur la carte des États-Unis.