Qui dit mois d’août 2016, dit Jeux olympiques de Rio et performances incroyables. Dont une à laquelle on ne s’attendait pas vraiment et qui se déroulera à l’occasion de tous les trajets estivaux à destination de cette grande ville brésilienne: la bière à la pression va faire son entrée (temporaire) dans les avions, rapporte Quartz.
Deux sociétés néerlandaises sont à l’origine de ce projet venant compléter le déjà bien fourni rayon alcool à disposition des passagers. La compagnie aérienne KLM et le brasseur Heineken ont planché plusieurs années pour servir à 10.000 mètres d’altitude la meilleure pinte possible. «Comme vous pouvez l’imaginer, les choses en avion ne se passent pas comme dans un bar sur terre», déclare un porte-parole de la compagnie à Quartz, avant d’assurer que le goût du produit reste inchangé. Pas si sûr...
KLM now serving Heineken on draft during flights https://t.co/mX2Z4WjFXD pic.twitter.com/rXUDLWChv8
— Condé Nast Traveler (@CNTraveler) 19 juillet 2016
Certes, le défi initial, qui consistait à sortir la bière du fût malgré les conditions difficiles dues à l’altitude, a été relevé. Le problème était le suivant: à terre, le CO2 permet à la bière de se déplacer et de couler automatiquement du robinet; mais, dans le ciel, les cuves de dioxyde de carbone sont interdites car, mélangées à du gaz comprimé, elles pourraient exploser en cas de fissure. Il restait alors une seule chance de ne pas finir avec un verre rempli de mousse: monter d’un cran l’intensité du compresseur d’air de la machine par rapport à ce qui est fait sur terre (trouver le dosage le plus fidèle à la pression d’une bière au sol est une longue opération).
Seulement, et c’est là le défaut principal, les bières ne restent pas fraîches. C’est dans la «douleur» que ce choix a été fait, a tenu à préciser à Fox News le designer Edwin Griffioen. Il a estimé qu’il n’y avait pas l’espace d’installer un espace de refroidissement dans la machine, qu’il compare à un «puzzle». La bière, conservée dans un sac plastique, et le compresseur d’air occupent déjà une bonne partie de l’appareil.
En bref, déguster une pinte fraîche relève de la course course contre la montre. Encore froide lorsqu’elle est chargée dans les avions, elle devient vite tiède voire chaude. Les clients devront la consommer le plus tôt possible.
La température n’est pas le seul élément venant nuire à la dégustation du produit. Les papilles gustatives n’étant pas aussi sensibles que sur la terre ferme, la bière risque d’avoir un goût amer –même si cela ne peut pas être pire que le vin. Par ailleurs, le fait que les passagers de seconde classe soient contraints de boire dans des gobelets en plastique n’arrange rien. Bref, les pubs n’ont pas de quoi s’inquiéter: une bonne bière se savoure toujours les pieds sur terre.