C’est un rapport qui fait beaucoup de bruit outre-Rhin: un document de la police qui a fuité dimanche 10 juillet avance que plus de 2.000 hommes ont agressé sexuellement pendant la soirée du Nouvel an près de 1.200 femmes. Un chiffre bien supérieur aux 600 et quelques plaintes déjà déposées pour délits sexuels en relation avec ces événements.
Selon ce document révélé par le journal Süddeutsche Zeitung, et repéré par le Washington Post, la police estime qu’il y aurait eu 600 agressions sexuelles rien qu’à Cologne et environ 400 à Hambourg. 120 suspects ont été identifiés.
Pour l’instant, seulement deux hommes ont été condamnés dans le cadre de ces violences mais plusieurs procès sont en cours, rapporte le Washington Post. Reste que toutes ces violences ne seront pas condamnées, comme l’a conclu lui-même Holger Münch, le président de la police fédérale allemande: «Nous devons nous attendre à ce que de nombreux crimes ne puissent jamais faire l’objet d’une enquête.»
Lenteur de la police
La police de Cologne a été très critiquée pour la façon dont elle avait communiqué sur ces agressions sexuelles. Elle a étrangement indiqué, le 1er janvier à 8h57, sur son site internet, que la nuit de la Saint-Sylvestre s’était déroulée «calmement», «comme l’an passé». Ce n’est que trois jours après les faits, le 4 janvier, qu’elle a consenti à organiser une conférence de presse au sujet de cette vague d’agressions. «C’est une nouvelle dimension de la violence, nous n’avons jamais vu ça», a alors déclaré Arnold Plickert, président du syndicat de la police en Rhénanie-du-Nord-Westphalie.
Le 8 janvier, le chef de la police à Cologne, Wolfgang Albers, a été suspendu de ses fonctions par le ministre de l’Intérieur du gouvernement de la région de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, à cause de l’inaction de ses services et du temps qu’il a mis à rapporter les faits.