Après un match terriblement intense, la France s'est donc qualifiée pour la finale de l'Euro grâce à sa victoire sur les champions du monde allemands à Marseille (2-0). Si la plupart des joueurs français ont réalisé un match remarquable, on retiendra particulièrement la prestation d'Antoine Griezmann, auteur d'un nouveau doublé, avec un pénalty inscrit juste avant la mi-temps après une main de Bastian Schweinsteiger, et un autre but de vrai attaquant sur un centre de Pogba et une faute de main de Manuel Neuer, le gardien allemand.
Griziiiiii on fire ! Your défense is terrified
— THÉO GRIEZMANN (@TheoGriezmann) 7 juillet 2016
Nananananana
Avec ces deux buts, qui l'amènent à un total de six réalisations en autant de matchs, Antoine Griezmann accroît son avance en tête du classement des buteurs, devant Cristiano Ronaldo (trois buts), qu'il affrontera en finale. Il occupe désormais la quatrième place de l'histoire des buteurs de l'Euro, derrière Michel Platini et Cristiano Ronaldo (neuf buts chacun) et Alan Shearer (sept réalisations en trois Euros). Un rang qu'il occupe en compagnie de nombreux grands joueurs: Patrick Kluivert, Nuno Gomes, Thierry Henry, Ruud van Nistelrooy, Zlatan Ibrahimović et Wayne Rooney. Il en a d'ailleurs profité pour dépasser d'autres joueurs mythiques comme Marco van Basten et Zinedine Zidane (cinq buts en deux Euros pour le premier et trois pour le deuxième).
Mais contrairement à ceux qui l'accompagnent à cette quatrième place, Antoine Griezmann a marqué ses six buts en une seule phase finale. Une performance qui le hisse au troisième rang des buteurs français en une seule compétition, derrière le record mythique de Just Fontaine à la Coupe du monde 1958 (treize buts) et celui qui l'est tout autant de Michel Platini à l'Euro 1984 (neuf buts).
Antoine Griezmann est d'ailleurs le seul depuis Michel Platini à inscrire plus de cinq buts sur un seul Euro (même s'il y a désormais un match de plus, avec le passage à 24 équipes et la mise en place d'un huitième de finale). En Coupe du monde, depuis 2002 et les huit buts de Ronaldo, seul le Colombien James Rodriguez avait réussi à en faire autant, en 2014.
On pourra toujours dire que l'attaquant madrilène a inscrit quatre de ses buts contre l'Albanie, l'Irlande (un doublé) et l'Islande, mais Antoine Griezmann revient de loin. Contre la Roumanie, il était passé un peu à côté de son match. Comme l'expliquait alors L'Équipe, même s'il n'avait pas été inactif, il avait touché peu de ballons (22 seulement) et n'était pas assez tranchant dans ses prises de balle, restant ainsi dans l'ombre de Dimitri Payet, auteur ce soir-là d'un but décisif en fin de rencontre.
Le quotidien sportif avait ensuite évoqué en première page une «inquiétude Griezmann». Didier Deschamps avait d'ailleurs préféré ne pas titulariser son attaquant contre l'Albanie, avant de le faire rentrer en cours de jeu. On disait alors le Madrilène fatigué par sa longue saison, longue d'une soixantaine de matchs.
Pour @lequipe, inquiétude autour de #Griezmann après son match médiocre contre la #Roumanie #EURO2016 pic.twitter.com/SNdwETe2es
— B3zero (@B3zero) 13 juin 2016
Et il a répondu sur le terrain. C'est à la 90e minute de ce deuxième match de l'Euro qu'Antoine Griezmann a pu lancer son tournoi en inscrivant un but de la tête, assurant aux Français une place en huitièmes de finale avant que Dimitri Payet ne donne une plus grande ampleur au score trois minutes plus tard.
Le buteur français a ensuite sauvé son équipe avec un doublé en huitièmes de finale, alors que la France était menée 1 à 0 par l'Irlande. Une semaine plus tard, il inscrivait un but plein de confiance (le quatrième) contre l'Islande, en quarts de finale, après une belle feinte involontaire de Giroud.
Et puis, il y a donc eu ce doublé contre l'Allemagne. Un but de renard des surfaces pour donner un peu plus d'air aux siens, mais aussi un pénalty peut-être encore plus important, après une première mi-temps très compliquée pour les Bleus. Et quand il a fallu se présenter devant Manuel Neuer, le Colchonero ne s'est pas démonté. Alors qu'il avait raté un pénalty en finale de la Ligue des champions contre le Real Madrid (avant de réussir son tir au but), le Français n'a pas tremblé au moment de battre le meilleur gardien du monde et de permettre aux siens de regagner les vestiaires avec un but d'avance.
Un but qui lui permet de rendre la confiance que lui avait accordée son sélectionneur avant cette demi-finale, et qui lui fait rejoindre le cercle très fermé des joueurs les plus décisifs de l'histoire de l'Euro (avec deux passes décisives en plus de ses six buts). Le Mâconnais aura la chance de rejoindre au moins Alan Shearer et de se rapprocher de Platini et Cristiano Ronaldo au prochain tour contre le Portugal. La France n'attend que ça.