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Les Bleus aiment faire chuter l'Allemagne championne du monde

Temps de lecture : 2 min

Cinq duels face à l'Allemagne championne du monde en titre en soixante ans, cinq victoires. Et la dernière, ce jeudi à Marseille (2-0), ouvre aux Bleus les portes de la finale de leur Euro.

Les Bleus après leur victoire face à l'Allemagne, le 7 juillet 2016 à Marseille. BERTRAND LANGLOIS / AFP.
Les Bleus après leur victoire face à l'Allemagne, le 7 juillet 2016 à Marseille. BERTRAND LANGLOIS / AFP.

«Je donne rendez-vous au public français le 10 juillet. Même plus que ça: j’ai envie de le faire sauter de joie, de soulever la coupe», avait lancé Paul Pogba avant le début de l'Euro. Les Français y sont: au terme d'un match immense de courage où ils auront notamment passé un long moment en apnée face aux attaques allemandes en première mi-temps, ils ont fait chuter l'Allemagne championne du monde (2-0) à Marseille.

Antoine Griezmann a ouvert le score sur un penalty provoqué par une main de Schweinsteiger dans les arrêts de jeu de la première mi-temps avant de doubler la mise en seconde sur une sortie manquée de Manuel Neuer. La muraille française a tenu jusqu'au bout malgré quelques occasions allemandes, dont une frappe sur le poteau de Kimmich et une tête de Müller superbement sortie par Lloris dans les arrêts de jeu.

Mener de deux buts face à l'Allemagne à quelques minutes d'une finale promise, les Français l'avaient déjà connu, à Séville lors du Mondial 1982, et ils n'avaient pas tenu. Un traumatisme que Grégoire Margotton a rappelé sur TF1, à la 85e minute, alors qu'on s'acheminait vers un succès inéluctable: «Les Bleus avaient mené 3-1 et derrière, Rummenigge et Fischer nous avaient emmené aux tirs au but.» Cette défaite mythique, les médias l'avaient évoquée, jusqu'à la nausée, lors de l'avant-match, comme la preuve d'une malédiction frappant les Bleus dans les rencontres à enjeu face à leur voisin, également illustrée par la demi-finale du Mondial 1986 (0-2) et le quart de finale du Mondial 2014 (0-1). Mais en s'imposant, les Français ont prolongé une autre série, moins connue: celle de leurs victoires face à l'Allemagne championne du monde en titre.

En octobre 1954, la France avait fait chuter la RFA, sacrée l'été précédent en Suisse, sur ses terres, à Hanovre (3-1). Rebelote quatre ans plus tard lors du match pour la troisième place de la Coupe du monde suédoise (6-3). Une rencontre qui avait permis à Just Fontaine, auteur d'un quadruplé, de graver sur les tablettes de la compétition un fabuleux record qui tient toujours: treize buts en une seule Coupe du monde!


En février 1977, la France l'avait emporté en match amical face à une Nationalmannschaft titrée chez elle trois ans plus tôt. Sur la pelouse du Parc des princes, le Nancéien Olivier Rouyer, coéquipier en club de Michel Platini, avait inscrit le seul but du match (1-0).

Enfin, il y a huit mois, le 13 novembre 2015, les Bleus avaient battu au Stade de France l'équipe de Joachim Low, sacrée au Brésil dix-huit mois plus tôt, sur des buts de Giroud et Gignac (2-0). Une rencontre qui avait été endeuillée par les tragiques attaques terroristes qui avaient coûté la vie à 130 personnes à Paris et à Saint-Denis, où trois kamikazes s'étaient fait exploser à proximité du stade pendant le match.


Un contexte qui ajoutait une charge symbolique à la rencontre de ce jeudi, même si les Bleus ne s'étaient pas étendus sur le sujet. La veille du match, le New York Times était d'ailleurs allé rencontrer Maud Griezmann, la sœur du héros du soir, rescapée du massacre du Bataclan, qui avait écarté tout lien entre le football et les souvenirs du soir de terreur vécu à Paris: «C'est un match important pour Antoine, pour l'équipe, pour les fans. Mais ce n'est pas autre chose. Quand je pense à ce qui s'est passé, je ne pense pas au football.»

«Elle sait néanmoins que c'est impossible», ajoutait le quotidien. Avant le début de l'Euro, la BBC avait publié une très belle enquête sur la symbolique prise par le Stade de France dans l'histoire du pays, de l'avènement en 1998 d'une France supposée rassemblée autour de la symbolique «black-blanc-beur» au trouble identitaire né du France-Algérie de 2001. «Ce beau sport peut-il unir à nouveau la France?», se demandait le site britannique. Ce jeudi soir, elle l'était.

Une union qu'elle aura l'occasion de tester dimanche, à nouveau au Stade de France, lors de la finale face au Portugal. En espérant qu'une autre série de victoires, en compétition officielle cette fois-ci, se poursuive: à l'Euro 1984, à l'Euro 2000 et à la Coupe du monde 2006, les Bleus avaient à chaque fois vaincu les Lusitaniens au terme de rencontres à suspense.

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