Sciences / Boire & manger

La nouvelle arme de la diététique: la reprogrammation du cerveau

Temps de lecture : 2 min

Si la sélection naturelle nous a poussés à adorer le gras et le sucré, l’évolution technologique pourrait nous aider à contrer ce réflexe, désormais bien plus nocif que bénéfique pour notre santé.

Comment faire pour que, face à des aliments caloriques, le premier «réflexe» de notre cerveau ne soit plus de nous hurler «à table»? | daniellehelm via Flickr CC License by

Votre téléphone peut-il reprogrammer votre cerveau et vous aider à mieux résister aux tentations alimentaires? C’est le pari lancé par le laboratoire de recherche de Meghan Butryn et d’Evan Forman, de l’Université Drexel, spécialistes de l’apprentissage neurocomportemental aux bonnes pratiques diététiques et concepteurs d’une application ludique visant à améliorer notre «contrôle inhibiteur», soit la fonction cérébrale qui nous empêche (quand elle est en forme) de nous noyer dans le premier paquet de chips venu.

La base théorique de cette hypothèse est détaillée dans une étude, publiée dans le numéro d’août de la revue Appetite. Menée auprès de 119 personnes adorant grignoter, elle montre qu’il est possible, en s’astreignant à de petits exercices quotidiens visant à renforcer ce «contrôle inhibiteur», de s’orienter vers des choix nutritionnellement plus avisés –et donc de faire perdre du poids aux individus qui en ont besoin.

Toute la journée, précise Forman, nous faisons des choix sur les aliments que nous consommons et il est évident qu’une «partie puissante de votre esprit [n]ous pousse vers des trucs qui ont bon goût et qui [n]ous font [n]ous sentir bien». Sauf que notre cerveau a été sélectionné par l’évolution pour trouver bons et agréables des aliments bien trop riches pour notre environnement actuel, qui nous permet d’acquérir et d’ingérer en moins de deux et tout le temps une quantité de calories que nos ancêtres s’époumonaient littéralement pour dénicher, entre deux longues et pénibles périodes de disette.

Entraînement

Face à des aliments caloriques, le premier «réflexe» de notre cerveau est donc de nous hurler «à table». Le «contrôle inhibiteur» est là pour freiner cette impulsion, sauf qu’il est bien plus lent et bien moins puissant, explique Forman.

La bonne nouvelle, c’est qu’il est envisageable, comme tend à le prouver l’étude d’Appetite, de développer cette fonction inhibitrice par un processus classique d’apprentissage, c’est-à-dire en s’exerçant régulièrement et suffisamment longtemps à des tâches conçues pour la renforcer.

Tel est le but de l’application DietDash. Au début du jeu, les participants listeront leurs aliments préférés, histoire que le logiciel leur propose une expérience personnalisée. Ensuite, ils devront appuyer sur certaines touches en réaction à différents types d’aliments –sains ou pas– et, plus leur contrôle inhibiteur sera stimulé, plus ils progresseront dans le jeu. Forman et ses collègues estiment que jouer huit minutes par jour pendant six semaines donnera des résultats significatifs, si ce n’est remarquables. Ce qu’il espèrent maintenant démontrer dans une étude, financée par l’Institut américain du cancer et pour laquelle ils recrutent des volontaires en surpoids, amateurs de sucré et âgés de 25 à 55 ans.

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