Le bilan est extrêmement lourd: au moins 41 morts et 239 blessés selon le dernier bilan officiel. Un triple attentat-suicide a visé, mardi 28 juin au soir, l’aéroport international Atatürk d’Istanbul. D’après le gouvernement turc, qui a esquissé la piste d’une responsabilité de l’organisation État islamique, trois assaillant ont mitraillé la foule à l’entrée du terminal des vols internationaux avant de se faire exploser face à la riposte de la police, vers 22 heures.
Une impressionnante vidéo diffusée par des médias locaux montre un des assaillants, touché par la sécurité, tomber au sol, puis actionner sa ceinture d’explosifs.
VIDEO: Police shoot suicide bombers right before he blows himself up in Ataturk airport #Istanbul - @agirecudi pic.twitter.com/D7xrLt3ryD
— Conflict News (@Conflicts) 28 juin 2016
De nombreux témoignages ont émergé dans les heures suivant l’attentat. Paul Roos, un passager sud-africain sur le départ pour Cape Town avec sa femme, a détaillé le scénario de l’attaque pour l’agence Reuters:
«Nous sommes arrivés directement au terminal des départs internationaux et nous avons vu un homme tirer au hasard. Il tirait juste sur n’importe qui passant devant lui. Il était entièrement vêtu de noir et son visage n’était pas masqué. [...] Nous avons plongé derrière un comptoir puis je me suis levé et je l’ai regardé. Deux explosions ont retenti à un court intervalle. À ce moment-là, il avait arrêté de tirer. Il s’est retourné et a commencé à se diriger vers nous. Il portait son arme à l’intérieur de sa veste. Il regardait autour de lui avec anxiété si quelqu’un allait l’arrêter puis est descendu par l’escalator. Nous avons entendu d’autres coups de feu et une autre explosion, et c’était fini.»
Ahad Alomary, qui attendait un ami arrivant de Dubai dans le hall, a témoigné auprès du Huffington Post Arabi:
«Tout s’est produit très vite. [...] Soudain, nous avons entendu un fort bruit d’explosion et les personnels de sécurité ont demandé à tout le monde de se coucher au sol. Le hall était bondé de gens, certains avec des enfants. Nous nous sommes tous allongés, puis j’ai réussi à m’enfuir du hall.»
Koray Arslan, un passager turc présent dans le terminal des vols intérieurs, a lui expliqué ce qu’il avait ressenti à l’agence Bloomberg:
«D’abord, j’ai entendu les coups de feu, ensuite les explosions. Elles étaient très puissantes. J’ai pu entendre des tremblements sous mes pieds.»
Jan Arob, qui se trouvait dans le terminal avec un ami à prendre un café, a décrit l’atmosphère qui régnait au magazine Time:
«Nous avons vu des gens courir et nous nous sommes demandé pourquoi. Puis nous avons entendu trois coups de fan –PAN PAN PAN– et depuis quatre heures, nous ne faisons que voir des gens courir d’un bout à l’autre de l’aéroport.»
Eylul Kaya, qui se trouvait en dehors du terminal avec son fils de un an, a raconté au New York Times sa peur et son incrédulité:
«Il y avait des éclaboussures de sang partout. J’ai couvert les yeux de mon fils et nous avons couru. Nous avons vu ce genre d’attaques à la télévision depuis des mois, mais je n’aurais jamais imaginé qu’une de ce genre surviendrait dans un aéroport, avec toute cette sécurité.»
Laurence Cameron, un voyageur qui venait d’atterrir, a témoigné de la confusion qui régnait sur CNN:
«Il y avait une foule massive de gens en train de crier. Certains s’écroulaient sur eux-mêmes. Un pauvre homme en chaise roulante était abandonné seul. Tout le monde a juste couru vers le fond du bâtiment, puis s’est mis à courir dans l’autre sens, personne ne semblait vraiment savoir ce qui se produisait. L’attaque est survenue là où, normalement, vous appelez un taxi. Le sol est comme déchiqueté, et il y a des taches de sang partout.»
Un chauffeur de taxi, Fatih, se trouvait d’ailleurs à proximité, et a raconté ce qu’il avait ressenti à CNNTurk:
«Il y a eu des bruits de coups de feu, comme des coups de tonnerre, puis une boule de feu a tout envahi. Mon pare-brise a volé en éclats et la voiture devant moi n’était plus qu’un bout de ferraille.»