Parents & enfants

L’éducation à la dure fait du mal aux enfants, celle à la coule aussi

Temps de lecture : 2 min

Ce n’est pas en étant trop sévère ni trop indulgent avec votre enfant que vous l’aiderez à devenir grand.

Offrir confiance, intérêt, indépendance et disponibilité à un enfant semble constituer la meilleure façon de l’aider à grandir | Spirit-Fire via Flickr CC License by

Quand s’opposent différents points de vue sur l’éducation des enfants («moi je leur mène la vie dure, ça les rendra plus forts» versus «je les laisse vivre leur vie à la coule, c’est ça qui rend heureux»), autant faire appel à la science. Des chercheurs de l’université de Kobe ont étudié la corrélation entre le mode d’éducation de 5.000 enfants et la façon dont ils ont réussi leur vie d’adulte (tout en reconnaissant que la réussite et le bonheur ne peuvent être totalement décrits par quatre critères).

Les personnes étudiées ont d’abord été interrogées sur leur relation avec leurs parents: la quantité de temps passée ensemble mais aussi l’indépendance, la confiance et l’intérêt qui leur étaient accordés. Le groupe de recherche, mené par un professeur d’économie et un professeur de sciences sociales, a ensuite utilisé ces critères pour différencier six types de parents:

  • les encourageants (indépendance élevée ou moyenne, haut niveau de confiance et d’intérêt, beaucoup de temps passé ensemble);
  • les stricts (peu d’indépendance, confiance et intérêt élevés ou moyens, sévérité élevée ou moyenne, beaucoup de règles fixées);
  • les indulgents (niveau de confiance moyen voire haut, bas degré de sévérité, temps passé ensemble supérieur ou égal à la moyenne des autres parents);
  • les négligents (degré d’intérêt assez bas, peu de sévérité, peu de temps passé ensemble, peu de règles);
  • les sévères (peu d’indépendance, peu de confiance, peu d’intérêt, beaucoup de sévérité);
  • les modérés (degré moyen pour tous les facteurs).

Adultes épanouis

Une fois leur type de parents identifiés, les 5.000 personnes ont été évaluées sur quatre critères: salaire moyen, réussite universitaire, mentalité positive et sentiment de sécurité. Disposés sur deux diagrammes pour plus de visibilité, les résultats sont irrévocables:

  • les enfants de parents encourageants (supportive, sur le schéma ci-dessous) sont en tête dans les quatre catégories, talonnés par les enfants de parents modérés (average), stricts (strict) et indulgents (indulgent), qui pèchent néanmoins en matière de pensées positives;
  • sans trop de surprises, les parents sévères (harsh) ont souvent des enfants qui ne se sentent ni heureux ni en sécurité, qu’ils aient réussi ou non leur vie universitaire et professionnelle, et les parents négligents (easygoing) font à peine mieux.

Crédit: Kobe University

La conclusion de tout cela, c’est que, s’il n’y a évidemment pas de formule magique, offrir confiance, intérêt, indépendance et disponibilité à un enfant semble constituer la meilleure façon de l’aider à devenir un adulte épanoui. Rappelons que, dans tout débat avec des gens obtus (par exemple des personnes qui pensent qu’il n’y a rien de tel qu’une éducation spartiate et qu’une bonne fessée ne fait de mal à personne), les statistiques constituent la meilleure arme pour clore victorieusement la conversation. Et qu’une telle étude gagnerait donc à être rangée parmi vos arguments favoris.

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