Un ancien joueur de l'équipe de France a dû avoir les oreilles qui sifflent à l'issue de la victoire des Irlandais 1-0 face à l'Italie, mercredi 22 juin. Car ce succès permet aux coéquipiers de Robbie Brady d'affronter les Bleus en huitièmes de finale de l'Euro, dimanche à Décines-Charpieu, et donc de peut-être venger un des plus terribles affronts fait au pays ces dernières années. D'ailleurs, une fois le nom du futur adversaire de l'Irlande connu, le hashtag #karma a commencé à largement circuler sur Twitter.
#karma is now trending in Ireland https://t.co/lnn4sECpiy
— Trendsmap Ireland (@TrendsIreland) June 22, 2016
En Irlande, l'affaire est connue sous le nom de «Henry handball». Une référence à ce contrôle de la main de l'attaquant français, non sifflé par l'arbitre, qui lui permit d'offrir à William Gallas le but décisif en prolongations du barrage retour de qualifications pour la Coupe du monde disputé le 18 novembre 2009 au Stade de France (1-0, 1-1 a.p.). Résultat, les Bleus condamnaient les joueurs irlandais à regarder la compétition depuis leur poste de télévision.
À l'époque, l'affaire fait couler beaucoup d'encre. Critiqué par certains anciens comme Eric Cantona, Thierry Henry se fait traiter de voleur dans toute la presse irlandaise. Le Premier ministre du pays demande à ce que le match soit rejoué, mais la Fifa refuse.
En juin 2015, on apprendra qu'en réalité, la Fifa a payé la fédération irlandaise 5 millions de dollars pour qu'elle stoppe toute poursuite. Une trahison de plus pour les supporters.
L'attaquant français a beau s'être vite excusé pour son geste, le traumatisme est encore dans toutes les têtes. Ou presque. Au début de cet Euro 2016, la presse est déjà revenue sur l'incident à l'occasion du match des Irlandais disputé face à la Suède au Stade de France. Cinq joueurs de l'équipe de 2009 sont toujours présents: Shay Given, John O’Shea, Glenn Whelan, Aiden McGeady et Robbie Keane. John O'Shea fait comprendre en conférence de presse que la page est tournée. Robbie Keane prétend, lui, avoir oublié l'incident. «C'était un moment à fendre le coeur, mais c'était il y a longtemps. Dieu permette qu'on se fasse de bons souvenirs ici», implore le plus jeune Seamus Coleman au Mirror peu avant la compétition. Un peu comme ceux-ci ce mercredi soir après la qualification pour les huitièmes de finale de l'Euro, une première pour la sélection irlandaise.
Chez les supporters à l'inverse, moins de sept ans après, la rancoeur semble encore vivace. Et Thierry Henry sur toutes les lèvres, un peu comme l'ont pu l'être Harald Schumacher ou Emil Kostadinov sur celles des supporters français dans les années 1980-1990. Déjà, lors de l'annonce de la retraite d'Henry, certains n'avaient pas raté l'occasion pour ressortir l'affaire de la main. Ce mercredi soir, beaucoup se sont une nouvelle fois rafraîchis la mémoire, le goût du sang dans la bouche.
Revenge... #COYBIG pic.twitter.com/NchTofzW6r
— Irish Sun Sport (@IrishSunSport) June 22, 2016
Karmas a bitch!! But I still love u!! #Henry #HonTheBhoys #COYBIG #Euros #KeepTheDreamAlive pic.twitter.com/H6C9eA8O37
— laura thompson (@tomo11_laura) June 22, 2016
Every Irish fan is gonna want revenge against France over Thierry Henry #IRL #COYBIG
— idek (@shanara55) June 22, 2016
Henry's reaction when seeing who France are playing this Sunday #COYBIG #Ireland #Euro2016 #RTEsoccer pic.twitter.com/v2YM2WYEuA
— Andy Kiely (@ITheKTrainI) June 22, 2016
#EURO2016 #Coybig @DaveTodayFM @DermotTodayFM Our reaction to Henri's face when Brady's goal went in! #karma pic.twitter.com/gipZlwZcOs
— Killian Fitzpatrick (@forfitzsake) June 22, 2016
Thierry Henry's face reading the #COYBIG hashtag right now pic.twitter.com/jeHdmFuseG
— Michelle Ní Chonaill (@O_Conartist) June 22, 2016
Et ne comptez pas sur ces supporters irlandais pour avoir peur d'affronter le pays hôte et grand favori des bookmakers si tôt dans la compétition. Peu de fans seront aussi enthousiastes de leur tableau (coucou les Italiens). En bon catholiques, beaucoup y voient d'abord un signe du destin, comme si une main divine devait faire gagner les Irlandais ce dimanche pour rétablir la justice après cette qualification volée. Les Bleus auront donc leur mauvais karma contre eux.
@ThierryHenry #COYBIG #Karma #WhatGoesAroundComesAround pic.twitter.com/mJ5jPH8ofQ
— Damien Finn (@damienabu) June 22, 2016
6 years ago today I tweeted about hating Thierry henry for no real reason. We now face France..is it a sign #COYBIG pic.twitter.com/XbXtkMh0Tc
— Emma Sheeran (@emsheeran) June 22, 2016
D'ailleurs, pour l'ancienne gloire Eamon Dunphy, «what goes around comes around». Comprenez: on récolte ce que l'on sème.
Sunday 2pm Ireland v France #karma #whatgoesaroundcomesaroundbaby #euro2016 #ireland #france #coybig pic.twitter.com/6WkMgAIK0A
— Cíara Herrity (@ismiseciara) June 22, 2016
Tant pis si les statistiques nous rappellent que les Irlandais n'ont plus battu les Bleus depuis 1981 (depuis, ils ont connu trois nuls et deux défaites). Ce dimanche, les Français n'auront, selon les Irlandais, qu'à s'en prendre qu'à eux-mêmes et à cette faute passée. Voilà Hugo Lloris, Bakary Sagna, André-Pierre Gignac et Patrice Evra, déjà présents sur la pelouse pour la tragédie irlandaise de 2009, prévenus.