«Jamais depuis 1958, quand les organisations syndicales sont à l’initiative, il n’y a eu interdiction», a affirmé le député socialiste Christian Paul ce mercredi 22 juin au matin, après l’interdiction par la préfecture de la manifestation contre la loi Travail, qui était prévue jeudi 23 juin. Quelques heures avant que celle-ci, à la sortie d’une réunion des syndicats avec le ministère de l’Intérieur, ne soit à nouveau autorisée, «sur un parcours proposé par le ministre de l’Intérieur».
1958? Façon de parler. Car, pour être précis, la dernière interdiction de manifestation de syndicats remonte au 8 février 1962, lorsque la CGT, la CFTC et quatre autres organisations syndicales ont appelé à manifester contre l’OAS, place de la Bastille, racontent France info et plusieurs médias.
Les syndicats et les partis de gauche français s’étaient alors rassemblé à Paris contre le «fascisme» et «pour la paix en Algérie», explique Le Monde. L’interdiction avait été bravée par quelques milliers de personnes et la répression avait fait neuf morts.
D’autres manifs interdites sous la Ve
La décision (éphémère) a en tout cas fait bondir sur Twitter:
À deux pas des locaux de @Politis_fr une plaque commémore la dernière manifestation syndicale interdite. pic.twitter.com/yF7feyG4Pd
— Michel Soudais (@msoudais) 22 juin 2016
Le gouvernement face aux valeurs de la République pic.twitter.com/mKvKb9j4Kc
— Sylvain Chazot (@sychazot) 22 juin 2016
"La France ÉTAIT un pays de libertés dans lequel on POUVAIT manifester même dans un contexte difficile" #MàJ https://t.co/vgnPWwJBMd
— Nabil Touati (@salam93) 22 juin 2016
Incapable d’assurer le maintien de l’ordre, ce pouvoir en vient à interdire une #manifestation syndicale. Quelle déchéance démocratique !
— Eric Dupin (@E_Dupin) 22 juin 2016
Pendant la Ve République, plusieurs autres manifestations ont été interdites, mais elles n’avaient pas été organisées par des syndicats. Dernièrement, la Marche pour le climat, prévue à l’ouverture de la COP21, a été interdite au nom de l’état d’urgence. À la place, des milliers de chaussures avaient été déposées sur la place. «On peut également citer l’interdiction d’une manifestation pro-palestinienne prévue à Paris en juillet 2014», rapporte France info.