L'Algérie est secouée par des tensions sociales de plus en plus vives. En début de semaine, raconte RFI, des affrontements ont opposé les forces de l’ordre aux jeunes de la cité d’El Madania, une banlieue populaire d'Alger. La plupart des jeunes en question résident dans les bidonvilles du quartier et protestent contre la décision des autorités de détruire les baraques en tôle, construites sur un vieux stade désaffecté.
Dans les tours de ce quartiers les familles vivent entassées, parfois jusqu'à 14 dans 27m². La seule solution pour désengorger un peu les logements a été de construire des baraques de fortune, qui se sont érigées de façon anarchique entre les immeubles. Et que le gouvernement veut désormais détruire pour les remplacer par des logements plus conformes.
Les émeutes, qui ont éclaté le 19 octobre et se sont poursuivies toute la journée du 20, ont fait une dizaine de blessés, dont sept policiers, et trente arrestations. Les représentants de la cité et le préfet doivent se rencontrer pour aborder le problème. «L’Algérie est confrontée depuis des années à ce mal endémique que constitue le logement», souligne RFI.
Un climat de tension persiste aussi dans la localité de Beni Aziz, située à une cinquantaine de kilomètres de Sétif, depuis le mouvement de protestation improvisé par des dizaines de jeunes dans la nuit du samedi 17 au dimanche 18 octobre. Beni Aziz a énormément souffert des affres du terrorisme durant la décennie noire des années 90; ses jeunes doivent désormais faire face à la misère, à l'isolement et au chômage. L'Etat y semble inexistant, pour tous les services, et notamment les hôpitaux, il faut se rendre dans les localités voisines.
Par ailleurs, sept personnes travaillant en Kabylie pour une société privée de sécurité ont été tuées et deux autres blessées jeudi dans une embuscade terroriste qui leur a été tendue alors qu'ils se rendaient en fourgon sur leur lieu de travail, relate l'agence AP, citant des sources policières locales. «Cette embuscade est une des plus meurtrières enregistrées en Kabylie depuis des mois.»
Les forces combinées de l'armée, de la gendarmerie et des gardes communaux ont bouclé toute la région. Il y a une semaine, un policier avait été assassiné à Aït Boumahdi, village dépendant de la commune d'Ouacif, non loin du lieu de l'attaque de jeudi. En dépit d'un quadrillage et des ratissages à répétition de la région par l'armée, les groupes islamistes, à commencer par Al-Qaïda Maghreb islamique, continuent d'y perpétrer régulièrement des actes de violence contre les représentants des forces de sécurité.
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Image de une: carte d'Algérie, Wikipédia CC