La junte birmane vient d'autoriser la mise en place du premier réseau de téléphonie mobile dans la capitale Naypyidaw: l'usage des portables était jusqu'ici interdit pour des raisons de sécurité. D'après le personnel d'un hôtel qui a fait la demande pour l'ouverture d'une ligne, l'autorisation a cours depuis le 9 octobre. Mais avec un permis de 1 550 000 kyats (environ 1500 dollars) à payer pour obtenir l'autorisation du ministère des télécommunications, les textos et autres petits plaisirs du portable risquent fort d'être un luxe inaccessible pour la plupart des Birmans (le PIB par habitant y est de 1900$).
Naypyidaw est une ville nouvelle dont la construction à 320km de Rangoon a été décidée par les militaires au pouvoir. Il ont fait bâtir en secret cette capitale aux allures de ville fantôme - pas de centre ville, les différents quartiers sont disséminés sur 30km², reliés par des routes à 4 voies quasiment désertes -, qui doit son existence à la paranoïa d'un régime coupé du monde et de son peuple.
En 2005, des milliers de fonctionnaires ont du déménager du jour au lendemain vers cette zone sans réseau GSM. Le général Than Shwe et les autres militaires aux pouvoir vivent retranchés dans une enceinte ultra-sécurisée, loin de la capitale économique du pays mais protégée d'éventuelles attaques extérieures par l'épaisse jungle birmane.
Aujourd'hui, un responsable du régime a justifié la décision d'autoriser les portables par la nécessite d'avoir «des équipements de base pour la capitale». Même les militaires et les hauts fonctionnaires devaient utiliser des talkies walkies pour communiquer. Un deuxième réseau devrait être autorisé dans les prochains mois.
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Image de une: Bagan, Myanmar par jmhullot via Flickr